Le marché primaire devrait rester ouvert pour les émetteurs au-dessus de A

Yaël Muscat, responsable de l’expertise crédit chez Groupama AM
Tân Le Quang
François Abad

L’Agefi: Pensez-vous que l’euphorie du marché primaire corporate durera?

Yaël Muscat: L’activité d’émissions primaires redémarre effectivement en fanfare. Le rythme actuel depuis le début de l’année est de 2,3 milliards d’euros par jour d’émission en moyenne! Les primes offertes sont très attractives (+30 à +50 points de base) par rapport aux émissions secondaires. La demande est très soutenue avec des niveaux de sursouscription allant de deux à quatre fois, surtout pour les émetteurs avec un bon rating, un bon niveau de liquidité, appartenant à un secteur non cyclique ou peu représenté sur les marchés de crédit. Il est étonnant de constater à quel point les mauvaises nouvelles récentes sont sans impact sur cette dynamique.

Pour les émetteurs de bonne qualité, au-delà de A, le marché primaire devrait rester ouvert. En revanche, pour les plus endettés, un rythme aussi soutenu d’émissions pourrait entraîner une «overdose de primaire». Cette fenêtre devrait donc être limitée dans le temps par la baisse de la qualité des émetteurs à venir et par un environnement fondamental qui reste inquiétant.

Les émetteurs notés «BBB+» font-ils partie de votre stratégie?

Notre scénario sur la classe d’actif 2009 reste prudent dans un contexte économique de récession profonde avec une remontée des taux de défaut. Pour autant, nous profitons tactiquement de l’amélioration de la liquidité sur le marché du crédit et la réouverture du marché primaire pour nous positionner sur ces émissions. Notre préférence va plutôt vers des émetteurs bénéficiant de bonnes notations en favorisant les maturités trois à cinq ans. Nous restons à l’écart des secteurs cycliques (autos, matériaux de construction…).

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