Le marché obligataire n’est plus soutenu que par la politique monétaire

Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC
Tân Le Quang

L’Agefi : La Banque d’Angleterre sera-t-elle la première banque centrale à annoncer une stratégie de sortie de crise ?

Jean-Louis Mourier : Il est difficile de déterminer l’ordre de mise en œuvre des stratégies de sortie de crise des grandes banques centrales. La nature et l’ampleur des mesures adoptées sont différentes. La santé des systèmes bancaires aussi. Il est pourtant permis de penser que la BoE pourrait avoir besoin d’amorcer la normalisation de sa politique avant la Fed et la BCE. D’abord, outre-Manche, l’inflation est restée plus élevée qu’ailleurs. Sur un an, l’indice britannique harmonisé des prix à la consommation n’a jamais baissé. Ensuite, si l’économie britannique a particulièrement souffert de la crise financière en raison du poids du secteur dans son PIB et du retournement simultané du marché immobilier, une nette amélioration semble se dessiner. La faiblesse de la livre, enfin, implique aussi des tensions inflationnistes…

Comment expliquez-vous la détente des taux longs entamée cet été des deux côtés de l’Atlantique ?

La baisse des taux longs, puis leur stabilisation malgré les signes de réelle amélioration de l’activité, leur quasi-absence de réaction aux publications économiques positives, s’expliquent essentiellement par la possibilité donnée aux institutions financières de mettre en place des positions de portage sur la courbe des taux d’Etat. D’ailleurs, les primary dealers américains ont acheté pour compte propre près de 45 % des émissions d’obligations de l’Etat fédéral au troisième trimestre. Ils peuvent refinancer ces titres auprès de la Fed à 0 %. On peut soupçonner qu’une bulle se forme !

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