Le marché monétaire en zone euro reste convalescent

Les volumes échangés sont repartis à la hausse au deuxième trimestre, selon l’enquête annuelle de la BCE, après un exercice 2012 marqué par les LTRO
Alexandre Garabedian
BRUNO LE MAIRE

En partie «nationalisé» depuis 2007 par la Banque centrale européenne, le marché monétaire en zone euro donne des signes d’amélioration à la marge. L’enquête annuelle de la BCE réalisée auprès de 104 banques au deuxième trimestre 2013 marque une légère embellie en un an, avec une hausse de 3% des volumes échangés à 75.000 milliards d’euros, après une décrue de 18% en 2012. Mais ces chiffres masquent un marché à deux vitesses.

Le marché du prêt/emprunt non sécurisé poursuit sa chute, avec un plongeon de 44% des montants empruntés par les banques à 1.750 milliards d’euros, et de 17% des montants prêtés à 1.460 milliards. En 10 ans, il a fondu des deux tiers. Plus de 80% des intervenants le jugent aujourd’hui peu ou pas du tout efficient. Les banques qui s’y aventurent ne prêtent quasiment jamais à plus d’une semaine, et privilégient de plus en plus des contreparties nationales: 50% en 2013, alors que cette proportion était encore inférieure à 30% en 2011.

Plus large, avec 30.000 milliards prêtés et empruntés, le marché sécurisé a repris quant à lui le chemin de la croissance après le coût d’arrêt de 2012, consécutif aux injections de fonds à trois ans (LTRO) de la BCE. Il n’a cependant pas encore retrouvé la taille qui était la sienne avant le coup de chaud de l’été 2011 autour des banques européennes. Le rebond est imputable aux «repos» à moins d’une semaine, qui concentrent 93% des transactions.

Le marché des dérivés, lui, reste à peu près stable, avec là aussi de grandes différences selon les segments. L’activité dans les swaps croisés de devises (cross currency swaps) a décru de 26%, signe d’une normalisation. Les banques avaient largement eu recours aux financements en euros swappés en dollars pour trouver du billet vert après le retrait des fonds monétaires américains de l’été 2011.

En termes prospectifs, la majorité des intervenants (71%) s’attendent à ce que leurs volumes sur le marché monétaire restent constants, tandis que deux sur dix anticipent une décrue. La tendance à la stabilité s’applique au nombre de participants sur le marché. Des positions qui risquent cependant d’évoluer si la BCE décide de lancer, en 2014, une nouvelle LTRO pour aider les banques les plus fragiles à passer l’épreuve des stress tests en zone euro.

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