Le marché monétaire en euro pourrait traverser une zone de turbulences

Les stratégistes de SG CIB n’excluent pas que la BCE peine encore à stériliser pleinement son programme d’achat de dette souveraine (SMP)
Solenn Poullennec

La période de constitution des réserves des banques qui s’ouvre ce mercredi pourrait être l’occasion de turbulences sur les marchés monétaires en dépit de la politique très accommodante de la Banque centrale européenne (BCE). C’est du moins ce qu’affirment les stratégistes de la Société Générale CIB.

Les taux courts ont progressé après que la BCE a décidé de laisser ses taux inchangés la semaine dernière. L’Eonia était à 0,159% hier. Certains économistes et analystes prévoyaient une baisse du taux de refi, aujourd’hui à 0,25%, alors que l’inflation reste très basse. La banque centrale a cependant fait valoir que l’indice des prix s’était stabilisé ces derniers mois (0,8%) et qu’à moyen terme, il devrait progresser vers sa cible, puisqu’elle table sur une inflation à 1,7% au quatrième trimestre 2016.

Aux yeux des stratégistes de Société Générale CIB, la participation à l’opération principale de refinancement prévue aujourd’hui sera essentielle pour la première semaine de période de constitution des réserves. S’ils sont assez confiants, les stratégistes notent que «début janvier, une participation insuffisante avait ramené les fixings Eonia bien au-dessus du taux de refinancement». Et d’affirmer : «on ne peut exclure que la BCE peine encore à pleinement stériliser le programme SMP au début de la période de constitution des réserves».

Les stratégistes notent que les taux courts ont également progressé alors que la BCE a annoncé vendredi que les banques rembourseraient 11,4 milliards d’euros sur les sommes qu’elles ont empruntées lors des opérations de refinancement à trois ans (LTRO). «La conséquence immédiate, toute chose étant égale par ailleurs, serait que pendant la première période de constitution des réserves de mars, les liquidités excédentaires sur le marché monétaire européen baissent vers la zone psychologique des 100 milliards d’euros», écrivent-ils.

Le montant des remboursements des LTRO cette semaine est relativement haut mais les stratégistes assurent que les banques ne devraient pas être capables de continuer à rembourser à ce rythme. «Sinon, des efforts aussi rapides pourraient faire disparaître totalement les liquidités excédentaires en l’espace de deux mois». Une telle situation pourrait obliger la BCE à intervenir de nouveau pour calmer les tensions en renouvelant les LTRO ou en cessant de stériliser le programme d’achat de dette souveraine (SMP).

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