Le marché immobilier londonien est menacé de surchauffe

EY Item Club s’inquiète de la flambée des prix dans la capitale britannique, soutenue notamment par la forte demande des investisseurs étrangers
Patrick Aussannaire

Les prix immobiliers londoniens commencent à montrer des signes «ressemblant à la création d’une bulle», sur fond de surenchère de la part des investisseurs internationaux et de recours croissant à l’endettement pour acquérir des propriétés dans la capitale. Tel est le constat dressé par EY Item Club dans une étude qui estime que les acheteurs empruntent actuellement au même niveau de multiple de leurs revenus qu’avant la crise financière.

L’étude confirme la forte demande provenant d’investisseurs étrangers, et notamment asiatiques, qui auraient acheté la moitié des nouveaux logements vendus dans les meilleurs quartiers londoniens sur les deux dernières années, selon Knight Frank. «Londres, qui souffre à la fois d’une forte demande et d’un manque d’offre, est une source croissante d’inquiétudes», ajoute Andrew Goodwin, conseiller économique d’EY Item Club.

Le prix moyen d’un bien à Londres devrait ainsi atteindre 600.000 livres en 2018, contre 404.000 actuellement, soit une hausse de près de 50%. Les quartiers prestigieux tels que Mayfair et Knightsbridge affichent déjà des prix supérieurs de 27% à ceux de 2007. Seul bémol: la hausse récente de la livre sterling, notamment contre les devises émergentes, pourrait avoir freiné l’intérêt des investisseurs non résidents à se tourner vers les quartiers les plus prisés.

Les derniers chiffres font ainsi état d’un rythme de hausse moyenne des prix de 11,6% sur un an dans le centre de la capitale britannique. Pourtant, dans le même temps, les prix n’ont progressé que de 3,1% sur l’ensemble du pays, hors Londres et Sud-Est de l’Angleterre. Les prix sur la plupart du territoire britannique «demeurent encore bien en dessous de leurs niveaux d’avant la crise, et il semble ainsi y avoir un risque très limité de bulle», constate Andrew Goodwin.

Facteur aggravant de cette distorsion géographique: le fameux programme «Help To Buy» lancé par le gouvernement de David Cameron «a un impact limité en termes de capitaux, et son retrait pourrait risquer de créer un choc sur la reprise des transactions immobilières sur les reste du territoire britannique, sans pour autant résoudre aucun des problèmes de surchauffe constatés à Londres», selon Andrew Goodwin. Dans ce contexte, le rapport préconise la fixation de seuils limites d’emprunts quel que que soit le montant des garanties affichées par les acheteurs potentiels.

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