Le label de qualité de la titrisation a su conquérir une bonne part de marché

Le standard PCS a été attribué à 68% des opérations éligibles en volume. Cependant le marché européen, qu’il devait soutenir, est toujours à la traîne
Solenn Poullennec

Le jeune label de qualité des titrisations européennes est assez largement demandé par les émetteurs d’opérations mais le marché reste très restreint alors que la régulation applicable aux titrisations et à leurs investisseurs menace toujours d’être pénalisante.

Le label PCS a été lancé en juin 2012, pour développer des standards de «qualité, de transparence, de simplicité et de liquidité» sur le marché des ABS européens. Les promoteurs du label soutiennent que même si les subprimes américains ont terni la réputation de la titrisation européenne, cette dernière s’est révélée très solide. Le taux de défaut des RMBS européens entre la mi-2007 et la fin de 2012 s'élève ainsi à 0,08% tandis que celui des RMBS américains est de 18,7%, selon Standard and Poor’s.

Depuis son lancement, le label a été attribué à 42 opérations représentant quelque 77,4 milliards d’euros. En 2013, le label a été attribué à plus de la moitié des titrisations éligibles émises sur le marché (55%), lesquelles ont représenté 68% du volume des émissions. Aux yeux du directeur du secrétariat PCS, qui distribue le label, celui-ci marche bien et a réussi à conquérir une bonne part du marché. Le label, qui ne doit pas être assimilé à une notation, n’est attribué qu’aux tranches les plus seniors des classes d’actifs jugées les plus sûres, comme les ABS auto ou les ABS de cartes de crédit.

Ian Bell souligne cependant que le marché européen de la titrisation se réduit. Les volumes d’émissions sont en constante diminution depuis 2008. L’année dernière, ils ont atteint 156 milliards d’euros, en baisse de plus de 30% par rapport à 2012, selon la recherche de Natixis. Même si 2013 a été l’année du retour de certaines classes d’actifs comme les CLO, l’activité sur le marché primaire reste très faible depuis janvier avec un volume d’émissions à 3 milliards d’euros.

Les investisseurs sont d’autant moins incités à se tourner vers la titrisation (et à privilégier le label) que les actifs disponibles sont peu nombreux et que la régulation européenne reste défavorable. La Commission ou la Banque centrale européenne voient dans la titrisation un moyen de financer les entreprises, et ont mis en garde contre une régulation mal calibrée. Même si ces appels ont été entendus et des assouplissements réglementaires ont été annoncés, notamment de la part de l’autorité européenne des assurances (Eiopa), ils ne suffiront pas, selon certains professionnels, à relancer le marché.

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