Le Japon semble résigné face à l’envolée du yen

Ecartant toute monétisation de la dette, les ministres laissent au nouveau gouvernement le soin de mettre en place des mesures pour contrebalancer l’impact du yen fort
Patrick Aussannaire

Le nouveau premier ministre japonais aura fort à faire. Semblant s’être résignés à un yen fort, les ministres du pays se sont mis d’accord cette nuit sur les principales mesures à mettre en place par le nouveau gouvernement pour contrebalancer l’impact de l’appréciation du yen. Le parti démocrate au pouvoir, qui doit élire son nouveau dirigeant qui deviendra le sixième premier ministre en seulement cinq ans, n’a d’ailleurs fait qu’évoquer les défis que devrait relever le nouveau gouvernement. Le soutien de l’emploi aux petites entreprises, le développement du tourisme, l’amélioration du financement aux entreprises et l’incitation aux fusions et acquisitions à l’étranger seront au menu du nouveau cabinet, a estimé le ministre des finances, Kaoru Yosano.

La devise nippone restait stable cette nuit à 76,73 yens pour un dollar, à un niveau très proche du plus bas enregistré en mars dernier de 76,25. La politique très accommodante de la Fed et la crise souveraine en Europe qui s’enlise soutiennent le yen. «Les investisseurs nippons rapatrient leurs capitaux en masse, tirant le rendement des obligations d’Etat à 10 ans (JGB) sous 1%, alors qu’au même moment la dette du pays devraient pousser les investisseurs dans le sens inverse» estime la société de gestion GaveKal.

Jusqu’à présent, la Banque du Japon est restée passive face à l’appréciation du yen, les investisseurs s’interrogeant sur les raisons qui poussent la BoJ à ne pas intervenir de manière plus agressive sur le marché des changes alors que l’appétit pour le yen pourrait l’inciter à en fournir davantage. Kaoru Yosano a d’ailleurs indiqué ce matin que le rachat de titres souverains par la BoJ ne devait pas être une solution envisagée par le gouvernement. Et de reconnaître que le gouvernement «n’avait pas de nouveaux outils» pour enrayer la hausse du yen. «Nous devons utiliser les mêmes remèdes pour combattre le même mal» s’est résigné Kaoru Yosano.

Ce refus de monétiser la dette peut s’expliquer par le fait que «nombre d’officiels se satisfont du contexte de faible croissance et inflation du pays, qui garantit au gouvernement un faible coût du capital pour financer son niveau élevé de dette» selon GaveKal. Une situation qui pourrait évoluer selon un sondage Reuters qui indique que 43,3% des investisseurs interrogés estiment que le taux 10 ans JGB devrait progresser cette semaine, contre seulement 26,2% la semaine précédente.

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