« Le high yield européen nous semble plutôt bon marché »

Philippe Berthelot, directeur de la gestion crédit de Natixis AM
Violaine Le Gall

L’Agefi: Le marché primaire du haut rendement est-il suffisamment actif pour absorber les importants flux entrants dans les fonds spécialisés ?

Philippe Berthelot: 2011 devrait être un millésime record en terme d’activité sur le marché primaire high yield européen. De plus, ce volume est amplifié par un phénomène de substitution des leveraged loans (dette bancaire) au profit des obligations high yield compte tenu de la moindre appétence des banques pour le financement de ces signatures. A mi-mai nous sommes légèrement en deçà de 28 milliards d’euros d’émissions primaires, soit une hausse de 30% par rapport à 2010 sur la même période, autre année record. Nous ciblons 60 milliards d’euros sur l’année, soit plus du double du volume moyen entre 2000 et 2007. Le segment européen confirme ainsi son statut d’alternative pérenne face au segment américain.

Dans ce contexte quelle est votre stratégie ?

Nous maintenons une approche diversifiée, tant en nombre d’émetteurs que de secteurs tout en étant très sélectifs. Le high yield bénéficie d’excellents fondamentaux, d’un rendement actuariel sans équivalent ou presque dans l’univers obligataire. Notre prévision de taux de défaut à 12 mois demeure inférieure à 1,5%, très éloignée de la moyenne de 4,5% des taux de défaut sur le high yield sur longue période. A 505 points de base de rémunération moyenne contre les emprunts d’Etat, le high yield européen nous semble plutôt bon marché. Cela dit, nous sommes méfiants sur le bas du spectre, à savoir les notations CCC et les dettes PIK (payment in kind) dont la rémunération actuelle nous paraît insuffisante, ce qui justifie leur sous-pondération.

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