
Le gouvernement japonais s’offre en sacrifice pour éviter son mur budgétaire
La crise de la dette au Japon est évitée. Confirmant les informations de presse, des responsables ont indiqué hier qu’un accord tripartite a été trouvé avec le gouvernement pour éviter le risque de «fiscal cliff». Les deux principaux partis d’opposition se sont en effet engagés à valider dès cette semaine le texte de loi autorisant l'émission des obligations nécessaires au financement de plus de 40% du budget de l’Etat, ce qui permettrait ainsi d’éviter l’assèchement des finances publiques prévu pour fin novembre.
L’accord comprend notamment une révision des projets de dépenses pour l’année fiscale qui s’achève fin mars 2013, ainsi que l’extension de l’autorisation d’émissions couvrant les trois prochaines années fiscales, là où elles n’en couvrent actuellement qu’une seule. Le premier ministre Yoshihiko Noda aurait également obtenu un accord de principe pour doubler le taux de TVA à 10% d’ici à 2015.
En contrepartie, Yoshihiko Noda, qui voit la cote de popularité de son parti (le PDJ) s’effondrer à seulement 20%, devrait annoncer dans les prochains jours la dissolution de la chambre basse du Parlement, entraînant ainsi des élections législatives anticipées mi-décembre. Une transaction qui n’est pas sans risque politique. En effet, la société de gestion GaveKal estime qu’«aucun parti n’étant capable de rassembler à lui seul plus de 50% des voix à la prochaine élection, il est probable que les décisions du pouvoir central soient assujetties au dictat des partis populistes».
Avec une cote de popularité deux fois plus importante que celle du parti au pouvoir, le LDP devrait néanmoins enlever les prochaines élections. Or, les marchés craignent qu’il se montre moins soucieux en matière de réduction du déficit public, avec une augmentation du plan de relance actuel de 750 milliards de yens. Son président, Shinzo Abe, prône en effet une augmentation des dépenses d’infrastructures publiques ainsi que l’extension de l’objectif d’inflation de la BoJ, de 1% actuellement, à 3%. Et Eiji Dohke, stratégiste chez Citigroup, d’estimer qu’un «changement de pouvoir devrait se traduire par une politique de relance accrue qui augmenterait les besoins d’émission» du gouvernement.
Pour le moment, à 0,73%, le rendement à 10 ans n’est qu’à un point de son plus bas historique. Mais le consensus Bloomberg s’attend néanmoins en moyenne à un rebond à 0,875% d’ici mars prochain.
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