Le FMI presse l’Italie de ne pas abandonner sa taxe sur les résidences principales

Les conservateurs font pression en sens inverse sur le gouvernement. Le FMI réclame un rééquilibrage de l’ajustement budgétaire
Antoine Duroyon

L’Italie n’est pas tirée d’affaire. C’est le constat qui ressort du dernier rapport du Fonds monétaire international réalisé dans le cadre des consultations périodiques au titre de l’article 4. La troisième puissance économique de la zone euro, dirigée depuis avril dernier par le dirigeant de centre-gauche Enrico Letta, «montre des signes de stabilisation, mais de forts vents contraires retiennent encore la reprise», estime l’institution de Washington. «Les perspectives de croissance restent faibles, le taux de chômage est inacceptablement élevé, et le sentiment de marché est encore fragile», ajoute le compte-rendu.

Pour 2013, le FMI se montre plus pessimiste. Il estime que le produit intérieur brut devrait se replier de 1,8%, alors qu’il anticipait en avril un recul de 1,5%. Tandis que le pays se dirige vers un huitième trimestre de contraction, la nouvelle coalition a tenté d’adoucir l’austérité imposée par l’équipe précédente conduite par Mario Monti. Elle a reporté une hausse de la TVA de juillet à octobre et suspendu jusqu’au 16 septembre la taxe d’habitation (dite IMU ou impôt municipal unique).

Les conservateurs italiens militent avec fermeté pour l’abandon de cet impôt mais le FMI se dit opposé à une telle mesure. «La taxe sur les résidences principales devrait être maintenue pour des raisons d’équité et d’efficacité», assurent les experts du FMI, qui plaident également pour une révision à la hausse des valeurs cadastrales qui servent de base de calcul à cette taxe.

Afin de soutenir la croissance, le FMI réclame un rééquilibrage de l’ajustement budgétaire avec un abaissement des taxes sur le travail et le capital. Il demande également aux établissements bancaires d’accélérer le nettoyage de leurs bilans afin de relancer le crédit et de mettre en place un cadre de financement plus robuste pour les PME. Les perspectives de croissance à moyen terme se renforceront uniquement avec la mise en œuvre de réformes exhaustives.

Pour 2014, le FMI compte néanmoins sur les exportations et un timide rétablissement de l’investissement, en partie grâce à l’apurement d’arriérés publics, pour donner un coup de fouet à l’économie. Il mise sur une croissance de 0,7%, contre une prévision de 0,5% en avril.

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