Le FMI met en garde les banques périphériques sur leurs prêts aux entreprises

Si la conjoncture ne s’améliore pas rapidement, les pertes en Italie, en Espagne et au Portugal pourraient avoisiner 250 milliards d’euros
Solenn Poullennec

Alors que les bilans des banques européennes vont être passés en revue l’année prochaine, le Fonds monétaire international (FMI) estime que les établissements financiers des pays d’Europe du Sud (Italie, Portugal, Espagne) sont exposés en 2014 et 2015 à quelque 250 milliards d’euros de pertes potentielles sur leur portefeuille de crédits aux entreprises.

«Les banques situées dans les économies sous pression pourraient avoir à passer des provisions plus importantes pour faire face à la potentielle détérioration des actifs dans leur portefeuille de crédit aux entreprises, laquelle pourrait absorber une large part des profits des banques», écrit le FMI dans son rapport sur la stabilité financière mondiale publié hier.

Le Fonds a fait l’hypothèse que (contrairement à ses dernières prévisions) les conditions économiques et financières dans les pays concernés ne s’amélioreraient pas en 2013 et table sur un taux de perte en cas de défaillance (loss given default) de 45%.

Dans ces conditions, les banques espagnoles pourraient faire face à environ 104 milliards d’euros de pertes brutes sur leurs expositions aux entreprises mais cette somme serait pleinement couverte par les provisions déjà existantes. De fait, les établissements espagnols ont déjà été soumis à des stress tests et à une revue de qualité des actifs dans le cadre du plan d’aide accordé par l’Union Européenne et le FMI.

En Italie, les pertes potentielles pourraient atteindre 125 milliards d’euros, soit 53 milliards d’euros de plus que les provisions existantes. Cependant, ces pertes «sont couvertes par les profits opérationnels sans atteinte aux coussins de capital existants», selon le FMI. Enfin, les pertes pour le Portugal avoisineraient les 20 milliards d’euros, soit 8 milliards d’euros de plus que le niveau de provision actuel. Là encore, les banques pourraient cependant utiliser leurs profits pour couvrir les pertes, sans nuire à leurs ratios de capital.

Le Fonds monétaire souligne cependant que les besoins en provisions ou en capital ne peuvent être évalués correctement que grâce à une analyse banque par banque du type de celle que prépare la BCE. Celle-ci communiquera plus de détail sur l’exercice qui doit être mené l’année prochaine. La BCE a d’ores et déjà déclaré qu’il faudrait avant toute chose harmoniser la définition des prêts non performants pour que le test soit crédible.

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