Le FMI légitime la poursuite des politiques monétaires expansionnistes

L’institution estime que les anticipations d’inflation restent bien ancrées. Il s’inquiète cependant de risques systémiques à long terme
Patrick Aussannaire

Avec des anticipations d’inflation de long terme qui restent fermement ancrées, les craintes d’une inflation élevée ne devraient pas empêcher les autorités monétaires de poursuivre des politiques monétaires très accommodantes» dans les économies avancées. En plein débat au sein de la Fed sur l’opportunité d’un retrait progressif du programme de rachats d’actifs, le message délivré par le Fonds monétaire international dans un rapport publié le 9 avril donne du grain à moudre aux partisans de la planche à billet.

Le chapitre 3 du «World Economic Outlook» du FMI ajoute que «les politiques d’assouplissement actuelles ne devraient pas provoquer de tensions inflationnistes majeures, tant que les anticipations d’inflation sont bien ancrées». La présidente du FMI a salué il y a quelques jours les mesures historiques annoncées par la BoJ. «Les politiques monétaires - y compris les mesures non conventionnelles - ont permis d’assurer la reprise des économies avancées et, ainsi, la croissance mondiale. Les réformes annoncées par la Banque du Japon sont un nouveau pas dans cette direction», selon Christine Lagarde.

Celle-ci a toutefois mis en garde contre la constitution de nouveaux risques, comme l’endettement croissant en devises étrangères de pays émergents pour profiter de la faiblesse des taux. D’ailleurs, dans un chapitre de son rapport de stabilité financière publié hier soir, le FMI relève aussi plusieurs effets pervers: un retard dans l’assainissement des bilans bancaires, et un risque de krach lors du retrait de ces mesures. Une opinion que partagent certains membres de la Fed, inquiets de la constitution de «bulles» et de la réaction du marché obligataire à une interruption des achats. Aurel BGC estime ainsi que «les risques de sur-réaction du marché obligataire sont tellement importants que la Fed ne réduira que très, très prudemment le montant mensuel de ses achats et qu’elle pourrait conserver les obligations jusqu’à leur maturité».

A l’instar de la Fed qui a élargi ses objectifs au taux de chômage, le FMI s’interroge aussi sur l’opportunité pour les banques centrales de poursuivre une politique monétaire fondée sur un objectif unique de stabilité des prix. «Les changements dans les déterminants de l’inflation et les changements profonds qui ont fait suite à la crise impliquent des besoins d’une plus grande flexibilité» des objectifs de politique monétaire.

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