Le duopole Liffe-Eurex sur les dérivés européens est de plus en plus menacé

Après le Nasdaq et le CME, GMEX, une société créée par un ancien de Chi-X, se lance sur le créneau. D’autres pourraient suivre
La Rédaction

Et de trois. Après le CME et le Nasdaq, un nouvel acteur s’attaque au marché européen des dérivés. Hirander Misra, l’un des cofondateurs de Chi-X, lance sa toute nouvelle société Global Markets Exchange (GMEX) Group sur ce créneau. La demande d’accréditation est en cours d’examen par l’autorité de marché britannique Financial Conduct Authority. Plusieurs partenaires financiers sont appelés à entrer au capital de GMEX mais les fondateurs conserveront la majorité. Le capital des différentes divisions de la société (dérivés, comptant, indices) pourrait également être ouvert à des partenaires si besoin.

L’ancien dirigeant de Chi-X, qui a quitté la société après son rachat par Bats en 2011, souhaite profiter de l’ouverture d’un marché jusqu’alors dominé par deux acteurs, Liffe et Eurex, filiales de Nyse Euronext et de Deutsche Börse, mais qui est appelé à profiter des conséquences du durcissement de la régulation du système bancaire. La réglementation incite en effet à traiter et à compenser de manière croissante les dérivés sur des Bourses.

Les opérateurs alternatifs profitent également d’un contexte concurrentiel favorable. En s’opposant en 2012 au projet de mariage entre Nyse Euronext et Deutsche Börse au motif que le rapprochement de leurs deux filiales, Liffe et Eurex, créerait un monopole en Europe, la Commission européenne a implicitement ouvert la voie au développement d’acteurs alternatifs.

Ainsi, le Nasdaq a lancée au printemps dernier NLX, sa plate-forme de dérivés de taux en Europe. Le projet avait été annoncé fin 2012. Le groupe s’est assuré le soutien d’un certain nombre d’acteurs du marché, comme BNP Paribas, Citigroup, Nomura, RBS et UBS. Objectif: casser le duopole Liffe-Eurex. Le premier détient un quasi-monopole sur les dérivés de taux courts comme son contrat sur l’Euribor 3 mois. Le second domine le marché des produits longs avec ses contrats sur la dette allemande, complétés dernièrement par des futures sur les BTP italiens et les OAT françaises.

Dans quelques semaines, un acteur supplémentaire pourrait également se lancer sur le créneau des dérivés en Europe. L’américain Eris Exchange étudie une implantation en Europe, pourquoi pas via un partenariat. Des discussions sont en cours.

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