Le dollar australien subit une forte chute de son attractivité internationale

Si la devise a signé son entrée dans la grille du FMI, le changement de cap de la Fed réduit l’attractivité des obligations australiennes
Patrick Aussannaire

La composition des réserves de change en devises étrangères (COFER) au premier trimestre publiée par le FMI réserve une surprise de taille. Les dollars australien et canadien signent en effet une entrée fracassante dans la grille de l’institution. Certes, le billet vert concentre toujours la majeure partie des réserves internationales à hauteur de 62,2%, suivi par l’euro (23,7%), dont le poids s’est néanmoins érodé sur le trimestre.

Cependant, le poids des devises australienne et canadienne s’est renforcé à 1,6% chacune, après 1,48% au trimestre précédent, soit un peu moins de la moitié des réserves en yen (3,9%) et livre sterling (3,9%), mais loin devant celui du franc suisse qui ne concentre plus que 0,3% des réserves internationales en devises étrangères.

Une évolution portée par l’attractivité des rendements offerts par les obligations australiennes et canadiennes, qui bénéficient en outre d’une qualité de crédit maximale, puisque les deux nations sont notées AAA. Ajustés des variations de change et de portefeuille, les banques centrales se sont ainsi portés acquéreur de quelque 6,8 milliards de dollars australiens et de 5,8 milliards de dollars canadiens. Les détentions totales pour ces deux devises atteignaient ainsi respectivement 98,7 et 94,9 milliards de dollars à la fin du mois de mars dernier.

Une tendance qui appartient cependant au passé, selon Greg Gibbs, stratégiste chez RBS. En cause : la hausse croisée des rendements des obligations du Trésor américain à la suite de la réduction progressive de la taille des rachats d’actifs annoncée par la Fed. Sur le trimestre, la différence entre le rendement à 10 ans des obligations d’Etat australiennes et américaines s’est réduit de 25 points de base (pb) pour tomber à 131 pb. Le taux australien à 10 ans était de 3,83% hier, alors que le taux américain a dépassé les 2,60% la semaine dernière. En outre, les économistes anticipent une nouvelle baisse des taux directeurs de la RBA d’ici à octobre, malgré la forte dépréciation de la devise.

Le dollar australienne a ainsi dévissé de 12% contre dollar sur le deuxième trimestre, sa plus forte chute depuis le troisième trimestre 2008. Elle est tombée hier à 91,10, son plus faible niveau depuis le mois de septembre 2010. Or, l’Australie reste exposée aux mouvements internationaux, 70% des obligations d’Etat sur le marché étant détenues par des investisseurs étrangers.

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