Le courtage algorithmique poursuit en Europe sa percée sur les actions

Il représente désormais une majorité des commissions versées par les investisseurs, aux dépens de l’intervention humaine, selon le cabinet Tabb
Benoît Menou

Sur fond de «retour de l’optimisme quant à l’avenir de l’Europe», les volumes échangés l’an passé sur les actions européennes ont bondi de 16%, selon l’étude du cabinet Tabb, qui a interrogé, au quatrième trimestre 2013, 58 gérants (dont 9 hedge funds) totalisant 14.600 milliards d’euros d’actifs sous gestion. L’étude souligne pourtant la morosité du secteur du courtage, les commissions versées ne progressant que de 9% pour atteindre 1,09 milliard d’euros (après certes un plongeon de 27% en 2012).

Et, surtout, le rebond observé en 2013 ne sera pas confirmé cette année, Tabb misant sur un recul de 7% des commissions à 1,01 milliard. L’analyste Rebecca Healey, auteur de l’étude, clame que «le secteur restera contraint à la consolidation afin de rester économiquement viable».

Le courtage subit en effet une profonde mutation, naturellement sous l’effet de la pression de ses clients gestionnaires d’actifs mais surtout, comme le souligne Tabb, d’un environnement réglementaire mouvant sous l’impulsion du régulateur britannique, la Financial Conduct Authority (FCA). Cette dernière entend obtenir une transparence totale sur les modalités de calcul des commissions de courtage, une part importante venant aujourd’hui en compensation de la recherche des analystes. D’autres régulateurs pourraient emboiter le pas de la FCA après l’actuelle période d’observation.

Qui plus est, bien que se disant attachés à la qualité d’exécution et à la connaissance pointue des traders, les investisseurs se tournent toujours davantage vers le courtage automatisé sur la base d’algorithmes. Ce mode de trading a même représenté selon Tabb la majorité des commissions l’an dernier, soit 51% et 5 points de plus qu’en 2012. Cette part pourrait progresser d’un point encore cette année.

En parallèle, la part du courtage dit traditionnel a fondu de 5 points en 2013 à 27% et pourrait baisser à 25% en 2014. 4% seulement des responsables du courtage côté buy side interrogés par Tabb pensent lui accorder davantage de place cette année, contre 96% tablant sur une hausse du trading automatisé.

Barclays, UniCredit et Nomura notamment ont déjà consenti une réduction de voilure dans les équipes de trading actions, Tabb prévoyant l’émergence d’acteurs spécialisés parvenant à se différencier en termes d’innovation. Pour laquelle la bataille ne fait que commencer, selon Tabb.

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