Le CME met les bouchées doubles face à l’envolée du prix de l’argent

La Bourse des métaux de Chicago a relevé ses marges de 13,16% pour les positions spéculatives faisant chuter les futures
Tân Le Quang

L’argent est le meilleur élève au sein des matières premières cette année. Avec une envolée de son cours de 56% à 49,17 dollars l’once, vendredi, le métal précieux fait mieux que le Brent, le coton ou encore le blé, qui font plus parler d’eux. Leurs prix ont respectivement progressé de 30%, 22% et 18%. Mais le renchérissement tonitruant du prix du métal et sa volatilité extrême ont amené le Chicago Mercantile Exchange (CME) à relever, pour les positions spéculatives, de 13,16% sa marge initiale (montant exigé lors d’une ouverture de position sur futures, ndlr) de 12.825 à 14.513 dollars par contrat sur l’argent et négociable sur le Commodities Exchange (Comex). Celle-ci s’établissait à 4.250 dollars un an plus tôt.

La Bourse des métaux a aussi augmenté la marge de maintenance de 9.500 à 10.750 dollars par contrat. Cette dernière est la marge minimum à respecter par les traders. Lorsque la valeur du titre dans leur compte chute en dessous de ce seuil, un appel de marge est lancé obligeant les spéculateurs à restaurer leur compte sous forme de dépôts au niveau initial.

La décision du CME, qui est la deuxième en une semaine et qui ne touche pas les membres du CME et les investisseurs impliqués dans des stratégies de couverture, contraint les traders à mobiliser plus de cash dans le cas de positions spéculatives. Ce qui a fait chuter de 11% en séance le cours de l’argent à un plus bas de 42,67 dollars l’once, avant un retour au niveau des 46 dollars. Les contrats futures pour livraison juillet se sont effondrés de plus de 13%. Un record depuis Lehman Brothers.

D’une manière générale, les Bourses de métaux ont la charge de spécifier les niveaux de ces marges pour chaque contrat future. La marge appliquée est déterminée par un système de calcul de marge appelé SPAN, qui prend en compte toutes les positions dans le portefeuille d’un client.

Dans tous les cas, le durcissement de ton arrive à une phase proche de la correction technique. Tandis que les prix des métaux rebondissent en ligne avec l’amélioration des données manufacturières et des rumeurs de demande chinoise, la position nette spéculative acheteuse d’argent s’établissait en baisse de 26% le 26 avril à 24.995 contrats, contre 33.766 une semaine plus tôt. Le ratio or/argent, s’est rétréci à 34 fois, contre 49 fois fin janvier. Un niveau historique qui indique la cherté relative de l’argent.

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