Le CME avance ses pions sur les marchés dérivés européens

Le groupe, qui compensait déjà des dérivés OTC à Londres a obtenu l’autorisation des régulateurs pour lancer son marché de dérivés listés
Solenn Poullennec

Le Chicago Mercantile Exchange Group (CME Group) prend enfin pied sur le marché des dérivés listés en Europe. Il a annoncé cette semaine avoir obtenu l’autorisation du régulateur britannique, la Financial Conduct Authority (FCA), pour lancer sa Bourse d’ici au 27 avril. Elle devrait in fine offrir une large palette de produits dérivés.

Ce lancement intervient alors que les utilisateurs de dérivés sont encouragés par les régulateurs internationaux à les compenser autant que possible et à les échanger sur des plates-formes plutôt que de gré à gré. Le CME est la plus grosse Bourse de dérivés avec 3,1 milliards de contrats traités en 2013, selon les chiffres publiés récemment par la Futures Industry Association. Elle reste loin devant ICE (2,8 milliards de contrats traités), qui a pourtant mis la main sur le Liffe, le marché londonien des dérivés de Nyse Euronext. En Europe, le CME devra aussi faire face à la concurrence de Deutsche Börse (Eurex) numéro trois mondial du secteur avec 2,2 milliards de contrats traités en 2013.

«Le marché des dérivés est compétitif mais le CME est la plus grande Bourse mondiale des dérivés, nous pensons que nous saurons répondre aux besoins», assure à L’Agefi, Lee Betsill, PDG de CME Clearing Europe, qui souligne que la nouvelle plate-forme intéresse déjà une trentaine de membres.

Il y a deux ans déjà que le CME a annoncé le lancement d’un marché à Londres mais le projet a dû être reporté deux fois. «Les changements importants de régulation imposés par Emir [le règlement européen sur les dérivés], sont la raison principale pour laquelle cela a pris du temps», explique Lee Betsill. Les discussions avec les régulateurs se sont notamment prolongées pour des raisons liées à la livraison de devises. «Notre ambition est d’avoir une Bourse offrant une large classe d’actifs», poursuit le PDG. A partir d’avril, elle devrait lister des dérivés de matières premières et une série de 30 produits dérivés de change, même si certaines autorisations restent à obtenir en matière de compensation.

Le CME, qui réfléchit à lancer des dérivés de taux à l’avenir, compte se concentrer dans un premier temps sur les principales catégories de dérivés OTC que sa chambre de compensation lancée au printemps 2011 traite déjà. Depuis son lancement CME Clearing Europe a compensé quelque 170.000 contrats de dérivés financiers et des matières premières. A la fin février, il y avait des positions ouvertes (open interest) sur 6.800 contrats.

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