Le changement de cap de la banque centrale australienne profite à la devise nationale

La RBA assure que les taux d’intérêt pourraient rester quelque temps à leur niveau actuel et ne s’inquiète plus de la force du dollar australien
Solenn Poullennec

Le souhait de la banque centrale australienne (RBA) de faire une pause dans son assouplissement monétaire fait remonter le dollar australien face au billet vert. Hier après-midi, la devise rebondissait de 1,7% à 0,89 dollar américain. «Avec des positions courtes sur le dollar australien qui sont toujours à des niveaux extrêmement élevés, la devise pourrait encore se renforcer», estime le responsable de la stratégie change d’UniCredit, Vasileios Gkionakis.

Hier, la banque centrale a décidé de laisser son taux directeur inchangé à 2,5% alors que les perspectives économiques s’améliorent et que l’inflation a augmenté plus rapidement que prévu fin 2013, notamment sous l’effet de la baisse du taux de change. Les banquiers centraux estiment désormais que «sur la base des éléments actuels, la trajectoire la plus prudente devrait être une période de stabilité des taux d’intérêt».

La banque centrale a régulièrement baissé son taux directeur à partir de novembre 2011, date à laquelle il était à 4,5%, sur fond de ralentissement de la croissance mondiale et d’inflation contenue. Le pays a cependant échappé à la récession notamment grâce au dynamisme de son partenaire commercial chinois et il a vu sa devise s’apprécier fortement face au billet vert à partir de 2010.

Le dollar australien s’est cependant replié depuis le printemps 2013 alors que l’économie américaine se redresse et que la Fed revient sur sa politique monétaire très accommodante. Il a ainsi perdu 15% entre avril 2013 et février 2014 face au dollar américain. La RBA estime aujourd’hui que si la baisse du taux de change persiste «elle permettra de trouver une croissance économique équilibrée».

«Il n’est pas certain que la RBA puisse s’en tenir à ces déclarations car une nouvelle appréciation pourrait pousser à un nouveau retrait», constate Todd Elmer stratégiste change chez Citi. Ce dernier s’étonne que la banque n’ait pas pris la précaution d’affirmer comme en décembre dernier que le niveau de sa devise était «inconfortablement élevé».

La communication sur la politique monétaire attendue ce vendredi permettra de mieux comprendre la décision de la RBA. Cette dernière a cependant d’ores et déjà souligné que la demande intérieure, les conditions économiques et la confiance du secteur privé s’amélioraient en dépit de la faiblesse de l’investissement et du chômage (5,8%).

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