Le blocage de la réforme du travail en Grèce menace les concessions de la Troïka

La Gauche démocratique, membre de la coalition au pouvoir, a annoncé qu’elle votera contre le projet réclamé par les créanciers internationaux
Patrick Aussannaire

Le renflouement de la Grèce est un puits sans fond. Le budget grec est bloqué par le parti de la Gauche démocratique, membre de la coalition au pouvoir, qui a annoncé hier qu’il votera contre le projet de réforme du code du travail réclamé par les créanciers internationaux d’Athènes, malgré les concessions des ces derniers. «Nous refusons les demandes de la troïka sur le travail. Nous appelons nos partenaires européens à retirer les demandes de la troïka qui portent atteinte aux droits des travailleurs», a expliqué le mouvement dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de son comité exécutif.

Un luxe que semble pourtant ne pas pouvoir se permettre le pays. La Troïka est en effet en train de changer son fusil d’épaule afin de réduire le caractère trop pro-cyclique de la consolidation budgétaire. Le délai supplémentaire de deux ans offert à Athènes pourrait ainsi coûter 30 milliards d’euros d’ici 2016, selon le Wall Street Journal qui cite des propos d’un ministre des Finances européen.

Un montant qui pourra prendre «la forme d’une rallonge (ce qui semble pour l’instant délicat à vendre à l’opinion publique notamment allemande), et/ou une baisse des taux des prêts consentis à la Grèce et/ou des buy backs et/ou d’autres privatisations (mais le retard est déjà immense par rapport à l’objectif fixé en février de 19 milliards visés d’ici 2015) et/ou un nouveau PSI mais qui devait concerner alors le secteur public qui détient aux deux tiers les nouveaux GGBs ce qui passe notamment par des pertes de la BCE» estime Natixis. Selon le Financial Times, la solution d’une baisse des taux serait privilégiée, avec pour objectif de les faire tomber à zéro.

En contrepartie, Athènes devra se résoudre à un nouveau plan de réformes structurelles concernant notamment le marché du travail. De plus, le parlement va devoir voter la semaine prochaine 13,5 milliards d’économies supplémentaires avec en ligne de mire une baisse des effectifs de la fonction publique, une augmentation de l’âge de départ en retraite à 67 ans et une baisse des pensions, entre autres. Si les inspecteurs de la Troïka ont quitté Athènes la semaine dernière en affirmant qu’un accord avait été conclu sur les mesures nécessaires au déblocage de l’aide, l’hostilité de la Gauche démocratique reste un obstacle à l’adoption de la réforme du code du travail. Pourtant, le temps presse car ces réformes devront être entérinées pour l’Eurogroupe du 12 novembre.

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