L’AMF prolonge l’interdiction des ventes à découvert malgré les doutes sur son efficacité

L’autorité réexaminera avant fin septembre cette mesure. D’ici là, elle continuera à surveiller étroitement les marchés des dix groupes financiers concernés
Olivier Pinaud

Les ventes à découvert sur dix valeurs financières de la Bourse de Paris (April Group, Axa, BNP Paribas, CIC, CNP Assurances, Crédit Agricole, Euler Hermès, Natixis, Scor et Société Générale) restent interdites. Décidée le 11 août en pleine tempête boursière, la mesure a été prolongée hier soir par l’Autorité des marchés financiers (AMF) «jusqu’à nouvel ordre et pour une durée ne pouvant excéder le 11 novembre 2011». L’Italie, l’Espagne et la Belgique, qui avaient également mis en place l’interdiction le 11 août, l’ont également reconduite.

L’AMF a précisé qu’elle réexaminera «avant fin septembre» cette mesure, en coordination avec les régulateurs européens concernés. «Dans l’intervalle, l’AMF continuera à surveiller étroitement les marchés et leurs évolutions», explique le régulateur français. «L’objectif étant de lever cette interdiction dès que les conditions de marché le permettront et, dans la mesure du possible, de façon coordonnée.»

Depuis son instauration, cette interdiction a suscité de nombreuses critiques. Son efficacité est controversée car difficile à mesurer (L’Agefi Quotidien du 16 août). Depuis le 11 août, l’action de la Société Générale, la plus attaquée, a par exemple perdu 4%. A Milan, UniCredit a encore cédé 9%. A Francfort, où aucune interdiction des ventes à découvert n’a été mise en place, l’action Deutsche Bank a perdu 9% depuis le 11 août. Mais, il est un fait que depuis ces interdictions, la volatilité des actions des banques européennes s’est fortement réduite. Les volumes d’échanges sur la Société Générale sont passés de 29 millions de titres le 11 août à 6 millions de titres hier. Difficile néanmoins d’attribuer cette accalmie à la seule interdiction des ventes à découvert, les volumes ayant également été divisés par deux sur l’action Deutsche Bank.

Selon les intervenants, un tel système serait véritablement efficace à moyen terme s’il était mis en œuvre sur la totalité des places financières. Or, ni Londres, ni Francfort, n’ont jugé utile cet été de durcir leurs règles en la matière. Hier, une rumeur indiquait que l’Allemagne prévoyait d’interdire les ventes à découvert. Elle a été démentie par un porte-parole du ministère allemand des Finances.

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