
L’AMF pointe l’extrême concentration des fonds des assureurs chez leurs gestionnaires
Difficile de connaître précisément les détenteurs des fonds français. « La connaissance du passif des fonds demeure en effet très lacunaire, tant pour le régulateur que pour les gérants eux-mêmes », justifie l’Autorité des marchés financiers dans une étude parue jeudi 10 juin. En s’appuyant sur les données de l’ACPR, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, plusieurs leçons ont pu être tirées. L’autorité dénombre près de 5.000 fonds français représentant 1.617 milliards d’euros d’encours net.
Dans les portefeuilles des assureurs non-vie et vie (fonds euros et unités de compte), l’AMF a pu retrouver 477 milliards d’euros de parts de fonds français. Les assureurs représentent en agrégé 45% des détenteurs de fonds français. Plus précisément, les assureurs vie placent 450 milliards chez les gérants français, répartis à part quasi égale dans les UC et les fonds euros. Les UC investis en fonds français totalisent 227 milliards pour un encours total de 376 milliards soit plus de 60% des engagements des assureurs en UC (provisions mathématiques). Les fonds euros français détenus par les assureurs atteignent 250 milliards d’euros pour un encours total de 1.321 milliards d’euros, soit seulement 27% investis en France.
En considérant tous les segments de l’assurance (fonds euros, UC et non vie), les placements des assureurs représentent 43% du passif des fonds diversifiés français, plus du tiers des fonds actions, près de la moitié des fonds autres et près du quart des fonds obligataires et immobiliers.
L’étude rappelle que les assureurs placent au total, en vie et non vie, 2.666 milliards d’euros dont 707 milliards investis dans des fonds, principalement pour la branche vie (665 milliards d’euros).
Les sociétés de gestion appartenant aux assureurs sont les principaux bénéficiaires de ces placements. «On note ainsi une extrême concentration des encours, avec une forte structure de groupe», relève l’étude. Réciproquement, les sociétés de gestion de portefeuille gèrent quasiment exclusivement des placements provenant des assureurs du même groupe. Le résultat est similaire pour les UC. Les supports sont essentiellement des fonds gérés par un gestionnaire affilié au groupe. «Ce résultat apparaît peu surprenant, étant donné que certains grands groupes d’assurance ont créé spécifiquement des filiales de gestion d’actifs pour gérer les actifs du groupe, mais pose la question de la gestion des conflits d’intérêts», remarquent les auteurs de l’étude.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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