
L’AMF confirme les bienfaits de la réforme du pas de cotation introduite par MIF2
MIF 2 a tendance à attirer les critiques, mais l’une des réformes de marché introduites par la réglementation européenne tient ses promesses. La réforme du pas de cotation a en effet entraîné «une profondeur accrue, une réduction du bruit et une meilleure stabilité du carnet d’ordres», observe l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui a publié vendredi une étude d’impact sur la question. «Il en découle une lisibilité accrue du processus de formation des prix sur le marché», se félicite l’AMF. Les montants disponibles à la meilleure limite ont ainsi plus que doublé pour les PME (+150%) et les valeurs mid-caps (+138%) et augmenté de 77% pour le CAC 40. Cerise sur le gâteau, les volumes n’ont pas souffert, et ont au contraire augmenté sur les titres de PME, les plus touchés par la réforme.
Une première étude de l’AMF réalisée en mars dernier avait déjà fait état de résultats prometteurs, que vient donc confirmer cette nouvelle étude. Cette dernière permet de prendre en compte une période de forte volatilité après février, alors que l’étude précédente portait sur une période resserrée autour de la mise en œuvre de MIF 2 caractérisée par une faible volatilité. L’AMF en a également profité pour s’intéresser à l’impact de la réforme sur le coût effectif du passage d’ordres pour différents types d’acteurs, regroupés en trois catégories : comptes clients, traders à haute fréquence (HFT) et comptes propres.
«On observe un transfert de rentabilité des intervenants à haute fréquence vers les autres participants du marché», explique à L’Agefi Philippe Guillot, le directeur des marchés à l’AMF qui a supervisé l’étude. «La différence de coûts est relativement faible dans l’absolu, mais elle est significative dans le cadre d’une stratégie HFT», précise-t-il. Ce transfert de rentabilité est avant tout lié à un changement de comportement, les HFT se montrant plus «agressifs», c’est-à-dire qu’ils achètent ou vendent au prix proposé à l’instant T, alors que les autres acteurs se révèlent plus «passifs» depuis la mise en place du nouveau régime.
«L'étude porte uniquement sur les valeurs françaises, pour lesquelles nous disposons à la fois des données sur les transactions et sur le carnet d’ordres, conclut-il, mais il serait intéressant de l'étendre à l’ensemble des valeurs européennes».
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