L’AIE ne compte pas débloquer de nouvelles réserves stratégiques de pétrole

Selon l’agence, la production en hausse des membres de l’Opep et un premier déblocage en juin devraient suffire à couvrir les besoins
Antoine Duroyon

Très sensibles fin juin à la décision de l’Agence internationale de l'énergie (AIE) de débloquer 60 millions de barils de ses réserves d’urgence sur 30 jours, les marchés ne devraient pas connaître pareil scénario prochainement. L’agence basée à Paris a indiqué qu’elle ne comptait pas pour le moment sur un nouveau déblocage de ses stocks stratégiques, la production en hausse des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et l’intervention de juin suffisant à «couvrir substantiellement» les besoins des marchés au troisième trimestre.

Les membres de l’agence détiennent plus de 4 milliards de barils de pétrole en stock, dont près de 1,6 milliard seulement constituent les réserves stratégiques. Autre facteur n’incitant pas l’AIE à lancer un nouveau déblocage, l’Arabie saoudite, premier pays producteur de l’Opep, a décidé d’augmenter unilatéralement ses exportations. Selon le directeur général de l’AIE, Nobuo Tanaka, le royaume saoudien pourrait porter sa production à 10 millions de barils par jour en juillet, ce qui représente une hausse d’environ 200.000 barils par jour par rapport à juin.

Le déblocage de l’AIE «a satisfait le marché en ajoutant de la liquidité et en comblant le fossé jusqu'à des livraisons supplémentaires de membres de l’Opep», a expliqué l’agence dans un communiqué. «L’AIE se tient prête à accroître l’action collective pour la Libye si les conditions de marché le justifient», a-t-elle ajouté. L’intervention de l’AIE, la troisième du genre depuis la création de l’organisation en 1974, a toutefois eu peu d’impact sur les cours. Selon les analystes, cette décision revêtait un caractère politique fort, le conseil d’administration de l’AIE ayant publiquement menacé l’Opep mi-mai de libérer des stocks stratégiques si elle échouait à augmenter sa propre production.

Bien que les cours du Brent aient plongé de 6,1% le 23 juin, les contrats à terme se sont échangés par la suite entre 117 et 118 dollars le baril. Le Brent a cédé hier 0,36%, soit 42 cents, à 117,73 dollars. Sur le Nymex, le contrat septembre sur le brut léger américain a fini sur un gain de 73 cents, soit 0,74%, à 99,13 dollars le baril. Les marchés de matières premières ont suivi avec attention les informations faisant état d’avancées politiques pour tenter de résoudre la crise de la dette souveraine en Europe.

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