L’aggravation de la récession et les garanties collatérales menacent le plan grec

Le PIB pourrait chuter de plus de 4,5% en 2011, au-delà des attentes. Les négociations sur le plan de sauvetage n’aboutiront pas avant la mi-octobre
Olivier Pinaud

En récession depuis 2009, l’économie grecque va déraper bien plus fortement que prévu en 2011. Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, l’a reconnu vendredi dans un entretien à la radio Skaï. «Les premières prévisions tablaient sur un recul de 3,5%. Nous sommes maintenant au niveau de -3,8%, -3,9%», a expliqué le ministre. La récession pourrait même aller au-delà de 4,5%, a-t-il prévenu, autant qu’en 2010. «On va voir où cela va se situer. Je serais heureux si nous avons le meilleur résultat, mais la vérité est que la conjoncture nationale et internationale a empiré la récession», a indiqué Evangélos Vénizélos. Selon les estimations provisoires publiées en milieu de semaine dernière par l’Autorité des statistiques grecques, le PIB s’est contracté au deuxième trimestre 2011 de 6,9% par rapport à la même période en 2010, contre 5,5% au premier trimestre.

Pour tenter de rassurer sur la capacité du pays à tenir ses engagements, le ministre des Finances a indiqué que le dérapage plus marqué du PIB ne nécessitera pas la mise en place de nouvelles mesures d’austérité, du moment que le programme actuel est respecté. La dérive de l’économie en 2011 risque néanmoins de compliquer le retour dans le vert attendu pour 2012. La projection table sur une croissance de 0,6%. Elle pourrait également brouiller les négociations en cours sur le deuxième plan de sauvetage du pays, notamment le bouclage du programme d'échange d’obligations. Selon Evangélos Vénizélos, ces négociations ne seront pas achevées avant la mi-octobre «car les parlementaires ont besoin de voter et les banques de conclure leurs propres processus».

D’autant que depuis que la Finlande a obtenu de pouvoir disposer d’une garantie collatérale sur l’aide qu’elle versera à la Grèce, l’Autriche, les Pays-Bas et la Slovaquie réclament désormais le même avantage (L’Agefi Quotidien du 19 août). Ces quatre pays représentent environ 11% de la contribution de la zone euro aux 109 milliards d’euros du plan d’aide à la Grèce. Conséquence, la Commission européenne a dû rappeler vendredi que toute la zone euro devait approuver l’accord bilatéral Grèce-Finlande. «Les Etats membres de la zone euro devront évaluer le résultat de cette discussion bilatérale entre la Finlande et la Grèce. Des négociations sont déjà en cours», a déclaré le porte-parole de la Commission. Des tergiversations qui nourrissent l’inquiétude actuelle des marchés financiers.

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