La zone euro se dote enfin de sa ligne de swap de change avec la Chine

La BCE et la Banque Populaire de Chine disposeront de liquidités dans chacune de leurs devises à hauteur d’un montant de 45 milliards d’euros
Patrick Aussannaire

Depuis longtemps espéré, l’accord sur l’instauration d’une ligne de swap entre la BCE et la Banque Populaire de Chine (PBOC) a finalement été signé hier. La ligne est ainsi instaurée pour une durée de trois ans, pour un montant maximum de 350 milliards de renminbi (42 milliards de l’euro) en approvisionnement de la BCE en monnaie chinoise, et d’un montant de 45 milliards d’euros en apport de monnaie unique vers la Chine. «L’accord de swap doit servir de dispositif de soutien à la liquidité et rassurer les banques de la zone euro sur la sécurité de l’approvisionnement en yuans chinois», indique la BCE dans son communiqué.

La place de Paris se félicite d’être le premier pôle de dépôts bancaires en devise chinoise dans la zone euro avec près de 2,5 milliards d’euros. «Désormais les entreprises françaises et européennes, présentes à Paris, y compris les PME, vont pouvoir libeller directement leurs transactions en devise chinoise», indique Paris Europlace. Et de préciser que neuf entreprises françaises ont d’ores et déjà émis des obligations libellées en yuan pour l’équivalent de 1,2 milliard d’euros, et que 10% du commerce franco-chinois se traite d’ores et déjà en renminbi.

Cet accord se situe juste derrière celui signé par la PBOC avec ses partenaires commerciaux historiques que sont Hong Kong et la Corée du Sud de 400 et 360 milliards de yuans, et devant ceux passés avec la Banque d’Angleterre, australienne et brésilienne. Un avantage pour les pays qui cherchent à capter une partie des volumes croissants échangés en monnaie chinoise. Swift estime que le yuan est désormais la huitième devise la plus échangée au monde avec une part de marché de 1,49% en août 2013, contre 0,92% en janvier 2012, et une valeur d’échange en hausse de 113%.

Pourtant, «la ligne de swap n’a qu’une importance symbolique» et n’a souvent jamais été utilisée, estime Mark Williams, chef économiste chez Capital Economics. En outre, la City de Londres reste le centre ultra-dominant des échanges internationaux en devise chinoise hors Hong Kong. Swift estime que 62% des échanges en renminbi sur le marché des devises sont réalisés par le Royaume-Uni (54% en 2012), contre 13% pour les Etats-Unis, et 10% pour la France, premier pays de la zone euro en la matière. «Cela donne une idée de la forte position de Londres sur le marché mondial des devises», estime Patrick de Courcy, directeur général adjoint chez Swift.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...