La victoire des Conservateurs rassure la City

L’issue du scrutin britannique relance néanmoins l’hypothèse d’une sortie de l’Union européenne.
Stéphanie Salti, à Londres
Chambre des Communes, Parlement britannique © UK Parliament
Chambre des Communes, Parlement britannique © UK Parliament  - 

Défiant les pronostics, le parti conservateur britannique mené par David Cameron a enregistré un succès écrasant aux élections législatives du 7 mai en remportant la majorité des voix au Parlement avec 331 sièges sur 650. La nouvelle a été accueillie avec enthousiasme par les marchés : vendredi, la livre sterling prenait 1,5% contre l’euro et 1,4% contre le dollar. Les marchés actions étaient également en hausse, en particulier dans le secteur de l’énergie, de la construction et dans celui de la banque.

Si la City tient à afficher sa neutralité politique, le résultat des élections lui a apporté une bouffée d’oxygène. Cette victoire a permis de lever l’incertitude sur la composition d’un nouveau gouvernement : David Cameron a déjà reconduit plusieurs ministres dont George Osborne, qui reste aux Finances et devient premier secrétaire d’Etat, deuxième personnage du gouvernement. Avec le retour aux affaires des Conservateurs, la menace de la taxe immobilière sur les logements de plus de 2 millions de livres (Mansion Tax), promise par le Labour, de même que la suppression du statut des non-doms qui permet aux riches étrangers de ne pas payer d‘impôts sur leurs revenus hors du pays, disparaissent d’emblée.

Selon Chris Cummings, directeur général de TheCityUK, l’agenda du prochain gouvernement est clairement de «continuer à œuvrer pour l’amélioration de la fiscalité, de manière à montrer que la City est ouverte aux affaires et de poursuivre l’agenda de la déréglementation afin de contribuer à relancer la croissance et les politiques de soutien à l’investissement et aux entreprises». Sous le premier gouvernement Cameron, l’impôt sur les sociétés a été réduit à 20% et si le Square Mile ne cesse de lui reprocher l’instauration de la taxe bancaire, l’hypothèse d’une nouvelle augmentation n’est pas d’actualité.

La poursuite d’une discipline fiscale et celle d’une politique de reprise économique, inscrites dans la feuille de route de David Cameron depuis cinq ans, devrait aussi continuer à apporter de l’eau aux moulins des banques : les experts prédisent d’ores et déjà la poursuite d’une réduction des créances douteuses, ce qui permettrait de stimuler les profits du secteur. Selon le Sunday Times, le gouvernement s’apprêterait à accélérer la vente de sa participation à hauteur de 35 milliards de livres dans Lloyds Banking Group et RBS. Des officiels du Trésor étudieraient notamment la possibilité d’une vente rapide des actions de RBS, à perte pour le contribuable.

Le deuxième mandat de David Cameron serait aussi une bonne nouvelle pour l’économie du pays. Selon le cabinet économique CEBR, l’investissement des entreprises connaîtrait un rebond au second semestre tandis que les prix dans l’immobilier haut de gamme à Londres devraient grimper d’au moins 5% dans les prochaines semaines, après un repli similaire enregistré au cours des douze derniers mois. De quoi accroître le PIB britannique cette année d’au moins 0,1% ou 2 milliards de livres.

Mais les experts se montrent moins enthousiastes pour la suite des événements. La promesse de David Cameron d’organiser d’ici à 2017 un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne risque de différer un certain nombre de décisions d’investissements outre-Manche sur le moyen ou le plus long terme. Les banques britanniques pourraient ainsi être les premières à en pâtir.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...