La sophistication des ETF présente des risques pour la stabilité financière

Ces produits sont exposés au risque de contrepartie. Le FSB pointe aussi le manque de transparence et la complexité des nouveaux fonds
Violaine Le Gall

Le Conseil de stabilité financière (FSB) s’attaque au marché des ETF (exchange-traded funds). Dans un document publié hier, l’instance internationale créée en réponse à la crise financière de 2007-2008 pointe les risques potentiels que présente ce secteur en pleine croissance pour la stabilité financière. «Les ETF peuvent générer de nouveaux types de risques, liés la complexité et à l’opacité relative de certains produits les plus récents», souligne le FSB. Il cite les ETP qui exposent à la performance de classes d’actifs comme les matières premières, et les ETF inversés ou à levier. «L’impact de ces innovations sur la liquidité et sur les institutions financières gérant ces fonds n’est pas encore entièrement compris par les participants de marché, en particulier pendant des épisodes de tensions sur les marchés».

Les ETF synthétiques d’abord attirent l’attention du FSB. Ces trackers reproduisent la performance des indices via des swaps, généralement conclus avec une banque d’investissement qui appartient au même groupe que le fournisseur d’ETF, rappelle l’instance. Du coup, les investisseurs dans ces produits peuvent être exposés à des défauts bancaires. Le FSB s’inquiète aussi de la composition du collatéral utilisé dans le swap. Pour un ETF synthétique offrant la performance du S&P500, une banque peut en effet utiliser comme collateral un panier d’obligations d’entreprises non notées qu’elle peut ainsi financer, d’après le FSB. Par conséquent, en cas de sorties importantes, le fournisseur peut rencontrer des difficultés à céder ses actifs pour obtenir la liquidité nécessaire. Il doit alors choisir entre une suspension des remboursements ou leur maintien, ce qui pèse alors sur la liquidité de la banque.

Les ETF à réplication physique ne sont pas épargnés. «Certains fournisseurs d’ETF généreraient plus de revenus avec le prêt de titres qu’avec les frais de gestion traditionnels», note le FSB. Compte tenu de cette activité de prêt de titres, les ETF physiques seraient donc exposés, comme les trackers synthétiques, au risque de contrepartie, et leur liquidité serait rendue plus délicate en cas de tension sur les marchés.

Dans ce contexte, le FSB demande plus de transparence aux fournisseurs d’ETF. Les superviseurs et les régulateurs bancaires et de marché sont également en train d’augmenter leur contrôle du marché des ETF.

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