La Société Générale et Danske choient leurs porteurs de dette hybride

Après un changement de méthodologie de S&P, les deux banques ont lancé le rachat de lignes de dette tier 2 à des prix au-dessus du pair
Patrick Aussannaire

Un changement de méthologie dans la notation du capital hybride par S&P a mis en avant un risque supplémentaire pour les porteurs de dette hybride. La Société Générale a annoncé la semaine dernière le rachat de la totalité de sa ligne de 1,5 milliard de dollars d’obligations subordonnées perpétuelles 6,625%, émise en novembre 2012.

Dans le cadre de cette opération, le groupe offre la possibilité aux investisseurs d’apporter leurs titres à l’offre à 102% du pair avant l’exercice de l’option d’achat (call) anticipée qui sera réalisée à 100% du pair le 16 décembre. Les investisseurs ont jusqu’à aujourd’hui 17h00 pour participer à l’offre, dont les résultats seront annoncés demain. Ces obligations représentent 31 points de base (pb) dans le ratio de capitaux propres de la banque.

Danske Bank avait déjà annoncé le 18 octobre l’exercice du «call» sur sa dette subordonnée tier 2 d’un milliard de dollars 7,125% émise en septembre 2012 et de maturité 2037. Une offre qui permet aux investisseurs de céder la dette au-dessus du pair (à 101,5%) avant le call, qui sera exercé le 18 novembre. Ces titres pèsent à hauteur de 20 pb dans le ratio de la banque danoise.

Les obligations de la SG cotent à 100,3, celles de Danske à 102,75. Ces opérations ont été lancées à la suite de la décision prise par S&P d’abaisser le contenu de certains titres tier 2 en fonds propres, dont le contenu n’est plus pris en compte dans le calcul du ratio de solvabilité spécifique calculé par l’agence pour ces deux banques. Or, de nombreux investisseurs s’appuient sur le ratio calculé par S&P, différent du ratio core tier 1, car il permet de comparer de manière homogène les ratios de solvabilité des banques.

Les deux banques ont chacune exercé leur droit, inscrit dans la clause «rating methodology event» de leur contrat, de modifier le prospectus du titre afin d’insérer une date d’exercice anticipé de leur call. Une modification qui peut être réalisée après accord du régulateur mais sans demander celui des porteurs de titres. Or, cette clause est présente dans de nombreux prospectus, notamment des dernières émissions de dettes subordonnées, ce qui «représente un risque important pour les investisseurs», selon Gabriella Serres, analyste financière crédit chez Aurel BGC, qui précise que «les autres banques pourraient ne pas se montrer aussi ‘investor friendly’ que la Société Générale et Danske».

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