
La Société Générale et Danske choient leurs porteurs de dette hybride
Un changement de méthologie dans la notation du capital hybride par S&P a mis en avant un risque supplémentaire pour les porteurs de dette hybride. La Société Générale a annoncé la semaine dernière le rachat de la totalité de sa ligne de 1,5 milliard de dollars d’obligations subordonnées perpétuelles 6,625%, émise en novembre 2012.
Dans le cadre de cette opération, le groupe offre la possibilité aux investisseurs d’apporter leurs titres à l’offre à 102% du pair avant l’exercice de l’option d’achat (call) anticipée qui sera réalisée à 100% du pair le 16 décembre. Les investisseurs ont jusqu’à aujourd’hui 17h00 pour participer à l’offre, dont les résultats seront annoncés demain. Ces obligations représentent 31 points de base (pb) dans le ratio de capitaux propres de la banque.
Danske Bank avait déjà annoncé le 18 octobre l’exercice du «call» sur sa dette subordonnée tier 2 d’un milliard de dollars 7,125% émise en septembre 2012 et de maturité 2037. Une offre qui permet aux investisseurs de céder la dette au-dessus du pair (à 101,5%) avant le call, qui sera exercé le 18 novembre. Ces titres pèsent à hauteur de 20 pb dans le ratio de la banque danoise.
Les obligations de la SG cotent à 100,3, celles de Danske à 102,75. Ces opérations ont été lancées à la suite de la décision prise par S&P d’abaisser le contenu de certains titres tier 2 en fonds propres, dont le contenu n’est plus pris en compte dans le calcul du ratio de solvabilité spécifique calculé par l’agence pour ces deux banques. Or, de nombreux investisseurs s’appuient sur le ratio calculé par S&P, différent du ratio core tier 1, car il permet de comparer de manière homogène les ratios de solvabilité des banques.
Les deux banques ont chacune exercé leur droit, inscrit dans la clause «rating methodology event» de leur contrat, de modifier le prospectus du titre afin d’insérer une date d’exercice anticipé de leur call. Une modification qui peut être réalisée après accord du régulateur mais sans demander celui des porteurs de titres. Or, cette clause est présente dans de nombreux prospectus, notamment des dernières émissions de dettes subordonnées, ce qui «représente un risque important pour les investisseurs», selon Gabriella Serres, analyste financière crédit chez Aurel BGC, qui précise que «les autres banques pourraient ne pas se montrer aussi ‘investor friendly’ que la Société Générale et Danske».
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse