La Slovénie emprunte plus cher que le Portugal à 7 ans

Les investisseurs sont de plus en plus nombreux à penser que la Slovénie devra solliciter l’aide internationale malgré les propos rassurants du pays
Krystèle Tachdjian

De plus en plus d’investisseurs voient la Slovénie comme le prochain pays de la zone euro qui bénéficiera d’un plan d’aide international. Signe de l’inquiétude grandissante, les rendements des emprunts slovènes à 7 ans, (le Slorep à échéance janvier 2020) sont passés au-dessus des taux portugais pour la dette de même maturité (le PGB à juin 2020), les titres se traitant tous les deux autour de 6%, relève Société Générale.

Ce mouvement ne reflète toutefois pas l’écart des notations attribuées par les agences aux deux pays. S&P classe la Slovénie dans la catégorie A-, et note le Portugal BB. Moody’s leur attribue respectivement les notes Baa2 et Ba3, et Fitch A- et BB+.

«Comme pour Chypre, le gouverneur de la banque centrale locale a d’abord affirmé que la Slovénie n’aurait pas besoin de plan d’aide», souligne le broker XTB. Le nouveau gouverneur de la banque centrale slovène, un conseiller du FMI, Bostjan Jazbec a déclaré mardi que la Slovénie serait à même de rééquilibrer son système bancaire sans faire appel à l’aide internationale juste après son entrée en fonction.

L’institut d’émission anticipe un recul de 1,9% du produit intérieur brut (PIB) du pays en 2013 après une baisse de 2,3% l’an dernier. Intégrée dans l’Union monétaire en 2007, la Slovénie subit sa deuxième récession depuis 2009. Le cas n’est certes pas comparable à Chypre si l’on se base sur le poids du système bancaire qui équivaut à environ 135% du PIB national contre 800% pour Chypre. D’autant qu’en Slovénie les dépôts sont essentiellement détenus par des acteurs domestiques. Mais les quelque 22.000 slovènes détenteurs de dépôts supérieurs à 100.000 euros pourraient être tentés de transférer leurs fonds à l’étranger, et ainsi faire vaciller le système bancaire.

La fragilité tient aussi à la montagne de créances douteuses des banques slovènes qui sont estimées à quelque 7 milliards d’euros par le Fonds monétaire international (FMI). Le 18 mars, le FMI a évalué les besoins de recapitalisation des trois plus grandes banques slovènes à 1 milliard d’euros, un chiffre qui devrait encore augmenter lors des prochaines évaluations, prévient XTB. Au total, le FMI évalue à 3 milliards au minimum les besoins de refinancement de la Slovénie pour 2013. Les analystes doutent déjà que le pays puisse emprunter une telle somme sur les marchés en raison notamment du manque de liquidité de sa dette.

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