La situation de trésorerie des entreprises est toujours jugée préoccupante

Selon l’enquête AFTE-COE Rexecode, les trésoriers indiquent cependant que les conditions d’accès au crédit ont cessé de se détériorer
Benoît Menou

Les trésoriers broient du noir, comme en témoigne l’enquête menée entre les 3 et 10 décembre derniers par l’AFTE et COE-Rexecode. Le sentiment sur la situation de la trésorerie poursuit en effet son inexorable dégradation. Le solde, corrigé des variations saisonnières, entre opinions positives et négatives quant à l’état de la trésorerie d’exploitation a de nouveau enregistré un repli, passant de -22,9% à -26%. La tendance défavorable s’est récemment « clairement amplifiée », selon les promoteurs de l’étude, le solde s’établissant encore à -9,4% au mois de septembre. Une morosité qui est également de mise concernant l’état de la trésorerie globale, pour laquelle s’exprime un avis négatif qui « continue de baisser ». Le solde des opinions passe ce mois-ci de -27,5% à -30,4%.

Dans ce contexte pourtant, la « chute vertigineuse » du prix du baril de pétrole a produit son effet salvateur sur la situation des trésoreries. L’influence du prix du baril est plus résolument devenue positive en décembre, à +9,3%, contre +2,2% le mois dernier et -33,6% encore en octobre. Seuls 12,8 % des trésoriers font part d’une influence négative. Signe selon les promoteurs de l’étude que les entreprises ont intégré une valorisation durablement plus élevée de l’or noir, le solde des opinions est meilleur qu’en mars 2005, alors que depuis lors le prix du baril a enregistré une hausse de 50%.

De même, les trésoriers prennent acte de la récente fermeté du dollar face à l’euro, le solde d’opinion sur l’influence de cette parité de change restant négatif (-7,3%), bien qu’en amélioration ces derniers mois (-9,3% en novembre, -20% en septembre).

Le solde d’opinion lié à l’évolution des délais de paiement, par ailleurs, « reste au niveau élevé » de 39,2%, en baisse mensuelle de 0,2 point, tandis que les difficultés de recherche de financements semblent « relativement stables ». Le solde d’opinion correspondant se détériore ainsi modestement de 0,8 point, à -55,3%. Cette tendance « indique que les conditions d’accès au crédit arrêtent de se détériorer, sans toutefois s’améliorer encore », avancent prudemment l’AFTE et Coe-Rexecode. De même, les trésoriers sont, pour la première fois depuis plusieurs mois, un peu moins nombreux à pointer une hausse des marges sur les crédits bancaires. Un retournement qui «reste à confirmer», note l'étude.

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