
La Serbie se tourne vers le Moyen-Orient pour sortir de l’ornière
Le pays est en quasi-faillite, mais nous allons faire de notre mieux pour l’éviter. Nous sommes proches de la faillite dans le sens propre du terme, et les mesures pour assurer la reprise économique seront douloureuses, et impopulaires». Tels sont les mots prononcés en début de semaine par Aleksandar Vucic, le vice-Premier ministre de la Serbie pour décrire l’état économique actuel du pays confronté à un taux de chômage de 25%, à un déficit budgétaire de 7,5% de son PIB et à une dette publique qui est passée de 33% à 65% du PIB depuis 2008.
«Nous devons réduire le niveau des salaires du secteur public, en commençant par les politiciens», a ajouté Aleksandar Vucic. Une mesure qui touchera entre 300.000 et 500.000 personnes dans un pays qui compte 7,2 millions d’habitants, pour des économies annuelles de 200 à 300 millions d’euros.
Cet ancien militant de la Grande Serbie et proche du dictateur Slobodan Milosevic qui a orchestré une politique anti-musulmans à la fin des années 1990, espère à présent obtenir de la part des Emirats Arabes Unis (EAU) un prêt d’un milliard de dollars d’ici à la fin de année, et d’un montant total de 2 à 3 milliards d’ici la fin de l’année prochaine (soit 8% du PIB serbe). Ce rapprochement contre nature mais servant les intérêts économiques des deux parties, fait suite au gel par le FMI d’une ligne de crédit d’un milliard de dollars au pays, qui doit débuter les négociations pour rejoindre l’Union européenne l’année prochaine. Le Fonds a ainsi sanctionné l’ancien gouvernement début 2012, pour n’avoir pas honoré ses engagements en termes de réduction de ses dépenses publiques.
La Serbie espère obtenir «des conditions favorables» de prêts, l’EAU étant prête à lui facturer des taux d’intérêt bien inférieurs à ses conditions de marché. Le rendement des obligations à 8 ans a atteint 6,82% hier. La moitié du milliard de dollars obtenu cette année servira à rembourser les emprunts actuels les plus chers contractés auprès d’investisseurs étrangers, le reste devant être «injecté dans l’économie».
Mais la démarche des Emirats n’est pas désintéressée. Un fonds d’Abu Dhabi, Mubadala, a signé un accord la semaine dernière lui ouvrant l’accès à des prises de participations en Serbie dans les semi-conducteurs, les centres de données, et l’aérospatial. Les fonds des EAU pourraient cibler les secteurs de l’agriculture et de la défense.
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Sur les coteaux alsaciens, Malik Oudni révolutionne la vigne en bio et à cheval
Ammerschwihr - Sur les coteaux bucoliques du vignoble alsacien, Malik Oudni entame la vendange de ses grappes, comme la plupart des vignerons locaux, à un détail près: pas de tracteur mais un cheval et une charrue. Propriétaire d’un hectare et demi de vignes, dont un tiers de grands crus, cet autodidacte de 33 ans se flatte de fournir des restaurants étoilés avec ses vins naturels (bio et sans intrants ajoutés), issus de raisins écrasés au pressoir manuel, à l’ancienne. Originaire d’un petit bourg au sud de Colmar, Malik Oudni a «toujours été attiré par le monde agricole». Employé jeune dans une porcherie, il s’est d’abord passionné pour les chevaux, époque à laquelle il fait l’acquisition de ses deux bêtes de trait à la belle robe marron, Vizir et Atalante, respectivement 16 et 14 ans en ce début septembre. De fil en aiguille, il en vient à proposer ses services et ceux de ses chevaux aux viticulteurs locaux. Les caractéristiques des terrains, souvent en pente et bordés de chemins étroits, rendent sa méthode à l’ancienne bien plus efficace que les tracteurs. «Cela leur prenait trois jours, moi en trois heures c'était torché», dit-il comme une évidence. A Ammerschwihr, village viticole au pied des Vosges où il possède désormais quelques parcelles, «c’est un peu les vendanges de l’extrême!», rigole-t-il. Mais la quête de ces terrains a duré: il a mis cinq ans à faire l’acquisition des premières parcelles. «S’appeler Malik, en Alsace, c’est pas le plus simple pour choper des vignes, et si tu n’es pas fils de vigneron, encore moins». Mais la persévérance a payé. «Ils ont vu que je n'étais pas qu’un punk à cheval». Le plus sérieusement du monde, il raconte avoir appris à produire du vin en regardant des vidéos de «C’est pas sorcier avec Jamy et Fred». «Il faut regarder la vigne, comprendre les sols, avoir le feeling», ajoute-t-il. Il parvient à vivre de son activité grâce à ses dépenses minimales: la charrue et les pressoirs «achetés sur Leboncoin», et la petite ferme où il vit à Colmar avec sa compagne, baptisée «La ferme sans nom». Une année sans aléa lui permet de produire 7.000 à 8.000 bouteilles de riesling ou pinot gris, qu’il vend principalement en France et dans les pays voisins, par conviction écologique. «Cela me paraissait complètement aberrant de faire du bio, de la traction animale, et après d’envoyer des palettes de bouteilles en avion ou en cargo à l’autre bout du monde.» Adrien VICENTE © Agence France-Presse -
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