La Réserve fédérale maintient sa vigilance sur l’inflation

Son président estime toutefois que la flambée des matières premières n’entraînera qu’une hausse temporaire et modeste des prix
Antoine Duroyon

La Fed veille au grain. Alors que les cours du pétrole s’échauffent sur fond de bouleversements géopolitiques au Moyen-Orient, la banque centrale américaine se dit prête à intervenir en cas de besoin tout en minimisant l’impact sur la conjoncture américaine. Dans un discours prononcé mardi devant la commission bancaire du Sénat, le président de la Fed, Ben Bernanke, s’est voulu rassurant: «le scénario le plus probable est que la récente hausse des prix des matières premières conduira, tout au plus, à une augmentation provisoire et relativement modeste des prix à la consommation aux Etats-Unis».

Pour Ben Bernanke, «les prix des matières premières ont progressé substantiellement dans toutes les devises majeures, suggérant que les changements dans la valeur de change du dollar ne semblent pas avoir été un moteur important des hausses observées ces derniers mois». Une manière d’ignorer les critiques blâmant la politique monétaire ultra-accommodante de la Fed pour le bond des prix des matières premières, souligne UniCredit. Ben Bernanke préfère mettre l’accent sur «la hausse de la demande mondiale pour les matériaux bruts, en particulier dans certains pays émergents, combinée à des pressions sur l’approvisionnement mondial dans certains cas».

D’un point de vue macroéconomique, le président de la Fed a réaffirmé que les données récentes renforcent le sentiment qu’«une reprise auto-entretenue des dépenses de consommation et des entreprises puisse avoir lieu» et qu’«une demande plus solide, à la fois domestique et étrangère, ait soutenu des gains réguliers dans la production manufacturière américaine». Ce n’est pas la publication de l’indice ISM pour le mois de février qui contredira Ben Bernanke. Cet indicateur de l’activité du secteur manufacturier a en effet atteint le mois dernier un plus haut depuis mai 2004, à 61,4 contre 60,8 en janvier.

Pour MF Global, ce discours confirme qu’il n’y a pas d’urgence à resserrer la politique monétaire. «La croissance s’est améliorée, mais nous avons encore un long chemin à parcourir», estime son chef économiste Jim O’Sullivan. Ben Bernanke n’a effectivement pas manqué de relever qu’avec un rythme de créations d’emplois bien trop faible, l’heure n’était pas au triomphalisme. «Tant que nous n’aurons pas une période durable de créations d’emplois, nous ne pourrons pas considérer la reprise comme réellement établie», a-t-il conclu.

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