La réputation des banques risque d'être mise à mal par le cas Madoff

En cas d’exposition directe des clients privés, la question d’un remboursement va se poser notamment pour des questions d’image
Virginie Deneuville

Le scandale Madoff va peser de différentes façons sur le secteur bancaire. Si les acteurs de l’industrie peuvent être directement touchés ou affectés via des financements de hedge funds, un troisième risque concerne les pertes des clients privés des banques, celles-ci risquant alors de faire face à un problème de réputation, voire d'être l’objet de poursuites. Or, les banques se montrent relativement opaques dans leur communication quant aux risques touchant leur clientèle. Alors que BNP Paribas a mis en lumière une exposition propre, liée «à ses activités de marchés et de prêts collatéralisés» de 350 millions d’euros, la banque de la rue d’Antin n’entend pas communiquer au-delà, indiquant que son pôle gestion privée n’a pas conseillé à ses clients d’investir dans Madoff.

Si le Crédit Mutuel a annoncé mardi que l’exposition de sa filiale, le CIC, s’élevait à 90 millions d’euros, via un fonds investi dans une structure ayant Bernard Madoff comme courtier, une communication sur l’impact dans les comptes de ses clients n’est «pas d’actualité», a-t-on fait savoir à l’Agefi. «La communication des banques manque clairement de transparence et de clarté », déplore un banquier suisse.

Du côté de Dexia, la scission apparaît plus distinctement entre l’exposition propre, via des opérations de prêts partiellement collatéralisés pour 164 millions d’euros, et l’exposition de ses clients privés, pour 78 millions d’euros. Interrogé sur le remboursement éventuel de ces clients, Dexia indique toutefois qu’il communiquera sur ce sujet en temps voulu.

De son côté, Santander affiche la plus forte exposition déclarée pour l’heure au cas Madoff via les comptes de ses clients, à savoir 2,3 milliards d’euros d’actifs. Considérant toutefois ceux-ci comme des investisseurs avisés, la banque espagnole n’entend dès lors pas procéder à des indemnités. «En Espagne, d’après ce que nous savons en ce moment, le problème n’est pas si important. On a la sensation qu’il n’y a rien de dramatique. Mais il pourrait y avoir des effets indirects sur la réputation des institutions», indiquait lundi le gouverneur Miguel Fernández Ordóñez, à l’occasion d’une conférence de presse à la Banque d’Espagne. Le régulateur des marchés espagnols a toutefois fait savoir mardi que 224 fonds et véhicules d’investissement opérant sur le marché national pouvaient être concernés par le cas Madoff.

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