La reprise chinoise pourrait réduire la nécessité d’un nouvel assouplissement monétaire

L’activité manufacturière a rebondi en novembre. Les économistes restent prudents sur les perspectives économiques du pays
Solenn Poullennec

L’activité économique chinoise redonne des signes de dynamisme. L’indicateur avancé des directeurs d’achats publié par HSBC atteste d’une légère expansion de l’activité manufacturière en novembre, ce qui n’avait pas été vu depuis 13 mois. L’indice est ressorti à 50,4 ce mois-ci contre 49,5 en octobre. Les économistes sont cependant divisés sur l’opportunité d’un nouvel assouplissement monétaire.

Ce chiffre «confirme que la reprise économique prend de l’ampleur en cette fin d’année», commente Hongbin Qu, chef économiste pour la Chine chez HSBC. Ainsi, la plupart des sous-indices affichent une hausse en novembre. Même si la progression des commandes globales a été moins rapide qu’au mois dernier, à 50,1 contre 51,2, les commandes à l’export ont rebondi de 5,7 points à 52,4 points.

Selon l’économiste d’UniCredit, Nikolaus Keis, c’est le signe que «la demande extérieure est en train de monter en puissance bien que, sur ce plan, l’horizon soit plus nuageux (falaise budgétaire américaine, crise de la dette européenne) que sur le plan de la croissance domestique pour laquelle l’accélération des politiques accommodantes depuis le printemps est en train de se faire ressentir».

La Chine a abaissé ses taux par deux fois en juin et juillet dernier. Pour soutenir la croissance, qui est tombée à 7,4% au troisième trimestre elle a annoncé un plan d’investissements en infrastructures de 1.000 milliards de yuans et continué d’injecter de la liquidité dans l’économie via des opérations de «reverse repo». «On ne devrait pas voir de nouvelles mesures significatives de soutien monétaire ou budgétaire, même si nous ne pouvons pas écarter définitivement une baisse des réserves obligatoires des banques commerciales au cours de l’année prochaine», écrit Flemming J. Nielsen, analyste chez Danske Bank.

Chez HSBC, Hongbin Qu estime cependant qu’«il ne s’agit que des prémisses de la reprise et que la croissance mondiale reste fragile. Cela appelle une poursuite de l’assouplissement monétaire pour soutenir la reprise».

Tim Condon, d’ING, n’attend en tout cas pas d’assouplissement avant que le nouvel exécutif soit en place, en mars prochain.

En octobre, le premier ministre Wen Jiabao a réaffirmé que le pays tiendrait son objectif d’une croissance à 7,5% en 2012. La Banque mondiale estime pour sa part qu’après avoir été de 9,3% en 2011, la croissance sera de 7,7% cette année et de 8,1% en 2013.

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