La rentabilité des gérants d’actifs se dégrade

L’AMF en appelle à une nécessaire adaptation après un nouveau repli du résultat d’exploitation en 2012
Benoît Menou
La rentabilité des sociétés de gestion reste à la peine. Illustration L'Agefi.
La rentabilité des sociétés de gestion reste à la peine. Illustration L'Agefi.  - 

Bilan 2012 «contrasté» pour l’industrie de la gestion d’actifs française pour compte de tiers, selon le rapport annuel de l’AMF dédié au secteur. Alors que le nombre de sociétés agréées a poursuivi sa progression sur l’exercice écoulé (+5 à 604 entités), la progression des encours (+3,8% à 2.599 milliards d’euros) masque avant tout la forte contribution des marchés sans dynamique de collecte. Surtout, la rentabilité reste à la peine, avec un recul du résultat d’exploitation pour la deuxième année consécutive.

«Les efforts d’optimisation, portant notamment sur les charges externes et l’effectif des équipes de gestion, ne parviennent pas à compenser la baisse de chiffre d’affaires», souligne le rapport du régulateur. L’étude menée sur 579 sociétés (hors notamment nouveaux agréments ou retrait d’agrément en cours) met en lumière une baisse de 5% des produits d’exploitation en 2012, à 11,26 milliards d’euros. Un repli «principalement» issu de la faiblesse des commissions de gestion, qui représentent 83% des produits d’exploitation. Le taux de commissionnement brut a pourtant progressé de 6 points de base à 0,65% des encours moyens, témoignant d’une évolution de la répartition des produits au bénéfice des plus fortes marges. Mais ce taux brut ne tient pas compte des rétrocessions versées dans le cadre de la commercialisation des produits.

Le secteur est tout de même parvenu à amortir le choc d’un recul des produits d’exploitation par le maintien d’efforts sur les charges correspondantes, en retrait l’an passé de 5% à 9,22 milliards d’euros. Une baisse provenant d’une «nouvelle campagne de rationalisation des coûts fixes» mais, surtout selon l’AMF, d’une diminution des rétrocessions. En baisse de 11%, celles-ci représentent 38% des charges d’exploitation en 2012 et sont le fait à 58% des filiales d’établissements de crédit.

En parallèle, les charges de personnel ont progressé de 4% (pour atteindre 24% des charges), en dépit d’une baisse de 1% des effectifs totaux et de 8% de ceux des équipes de gestion. Le rapport souligne à ce sujet une forte disparité du poids relatif des charges de personnel en fonction des actifs sous gestion: alors qu’elles représentent 21% des charges pour un encours supérieur à 15 milliards, cette part approche la moitié des charges pour les sociétés gérant moins d’un milliard.

La baisse d’un même niveau relatif des produits et charges d’exploitation engendre dès lors un recul de 7% du résultat correspondant du secteur de la gestion d’actifs, à 2,04 milliards d’euros. Un résultat en «baisse constante» depuis 2007, hors le rebond observé en 2010, celui engrangé l’an dernier étant le plus faible depuis 2004. L’AMF relève en outre que si le montant cumulé des pertes d’exploitation cède 25% à 86 millions, il concerne un nombre de sociétés en hausse de 5% à 150, soit 26% de la population : 19% de celles ayant plus de 15 ans d’existence (-9 points) et 46% de celles d’au maximum 3 ans (+3 points).

Et la baisse d’un point de la marge nette d’exploitation, à 18% en 2012, révèle selon l’AMF «la nécessité (pour le secteur) de s’adapter», le régulateur lançant entre autres pistes d’action «l’innovation en vue d’offrir des produits spécialisés à fort potentiel de croissance, l’internationalisation et une gestion stricte des coûts».

{"title":"","image":"80430»,"legend":"La rentabilit\u00e9 des soci\u00e9t\u00e9s de gestion reste \u00e0 la peine. Illustration L’Agefi.»,"credit":""}

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...