La rémunération des gérants alternatifs peine à cadrer avec leurs performances

Avec des résultats contrastés, les dix premiers gérants de hedge funds ont perçu plus de 11,6 milliards de dollars l’an dernier, contre 21,5 milliards en 2013.
Antoine Duroyon

Malgré une enveloppe divisée presque de moitié d’une année sur l’autre, les 25 gérants alternatifs les mieux payés au monde ont empoché 11,62 milliards de dollars l’an dernier, selon les calculs du magazine Alpha (Institutional Investor). Ken Griffin, le fondateur de Citadel, arrive en tête avec 1,3 milliard de dollars, et devance de justesse le gérant quantitatif James Simons, à la tête de Renaissance Technologies (1,2 milliard). Sur la troisième marche du podium se tient Ray Dalio, le patron du géant Bridgewater (1,1 milliard), qui précède l’activiste Bill Ackman (950 millions), capitaine de Pershing Square.

La structure de rémunération des fonds alternatifs se résume habituellement par la formule «deux et vingt», soit une commission de gestion représentant 2% des actifs et une commission de performance équivalant à 20% des profits. Un montage qui permet aux gérants d’affronter une dégradation de leurs résultats. Selon Bloomberg, les 8,23 milliards de dollars récoltés par les dix premiers gérants sont constitués à 70% de rendement sur leur propre capital. Seulement la moitié de cette cohorte a d’ailleurs réussi à battre l’indice S&P 500 l’an dernier (soit une performance supérieure à 13,7%).

Pershing Square est sorti du lot, ses deux fonds progressant de 36% et 40%. D’autres ont sombré, à l’image de Paulson & Co qui a perdu de l’argent l’an dernier, alors qu’il pointait en deuxième position au classement des rémunérations en 2013 avec 2,3 milliards de dollars. Les fonds multistratégies sont ceux qui ont le mieux réussi à tirer leur épingle du jeu. Pour l’ensemble des fonds suivis par HFR, le rendement moyen s'établit à 3% pour 2014, après 9% l’année précédente et 6% en 2012.

Cette situation pousse certains acteurs à explorer des pistes d’investissement «exotiques» et alimente une bronca parmi les principaux fonds de pension. Le fonds néerlandais PFZW (156 milliards d’euros d’actifs sous gestion) a liquidé son portefeuille de gestion alternative, dénonçant «les rémunérations élevées dans le secteur et la prise en compte souvent limitée des enjeux sociétaux et environnementaux». Le géant américain Calpers l’avait précédé l’an dernier au motif que son portefeuille alternatif de 4 milliards de dollars ne cadrait plus avec ses objectifs d’investissement.

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