La qualité des obligations high yield américaines se dégrade

Moody’s estime que la qualité moyenne des «covenants» sur les obligations à haut rendement aux Etats-Unis est tombée à un plus bas depuis 2011
Patrick Aussannaire

La qualité des clauses de sauvegarde sur les obligations américaines à haut rendement («high yield») se détériore. L’indice de qualité moyenne des «covenants» américains calculé par Moody’s est tombé à un plus bas depuis le lancement de l’enquête début 2011, à 4,36 le mois dernier, mettant ainsi un terme brutal à trois mois consécutifs d’amélioration après un précédent plus bas de 4,26 datant d’octobre 2013. L’indice, qui s’échelonne de 1 à 5, le bas de la fourchette constituant la mesure de qualité la plus forte et 5 la plus faible, accuse ainsi une hausse de 0,52 point en un mois.

Une détérioration principalement due à une érosion de la qualité des émissions de titres high yield sans contrainte de ratio financier («high yield-lite bonds») notés simple B à 4,24, après 3,77 en janvier. Un niveau bien au-dessus de sa moyenne de long terme de 3,64. En outre, les investisseurs ont réclamé une protection moins importante pour les obligations les plus risquées notées Caa ou C que pour celles notées B. La palme est revenue à la société du Kansas «Q Merger Sub» avec une qualité de «covenant» notée 4,54, suivie des sociétés «Regal Entertainment» et «AMC Entertainment», avec des indices de 4,51 et 4,43. Le mois dernier, Netflix et Chrysler Group sont également venus sur le marché high yield-lite bonds.

L’appétit pour le haut rendement manifesté par les investisseurs dans un contexte de faiblesse des taux a conduit à une augmentation des prêts ou titres émis par les entreprises contenant une protection réduite des investisseurs. «Les high-yield-lite bonds représentaient 39% des émissions du mois dernier, un niveau proche du record de 41,7% atteint en septembre 2011 et en augmentation significative par rapport aux 10% de janvier», explique Evan Friedman, responsable du secteur des covenants chez Moody’s Investors Service.

Une tendance qui avait déjà alerté les autorités craignant une nouvelle crise de type subprime. «Les banques devraient s’assurer qu’elles ne renforcent pas inutilement le risque en recélant des prêts faiblement souscrits et de faible qualité», a indiqué le Bureau de contrôle des changes (OCC), en charge de la supervision des banques et institutions de crédit américaines. Ces prêts, comprenant notamment ceux qui sont mutualisés avec d’autres ou croisés avec d’autres institutions, «pourraient générer des risques pour le système financier», s’inquiète l’OCC.

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