La pression s’accentue sur les banques grecques

Les dépôts ont chuté de plus de 2,5 milliards d’euros entre février et mars dernier alors qu’Athènes menace de faire défaut.
Solenn Poullennec

La pression ne se relâche pas sur la Grèce. Les dépôts des banques grecques ont reculé de près de 2,5 milliards d’euros alors que le pays menace de faire défaut. En mars, les dépôts grecs sont tombés à quelque 145 milliards d’euros, contre 147,5 milliards d’euros un mois plus tôt, selon les chiffres publiés par la Banque centrale européenne (BCE) hier. Le recul des dépôts a cependant été beaucoup moins important que celui enregistré au cours des mois précédents.

Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement grec à la fin du mois de janvier, Athènes n’arrive pas à trouver un accord avec ses partenaires européens sur les réformes que le pays doit faire pour débloquer la dernière tranche d’aide de 7,2 milliards d’euros qui lui est promise dans le cadre de son deuxième programme d’aide. La tension est montée d’un cran ce mois-ci, alors que le pays n’est pas certain de pouvoir rembourser quelque 1 milliard d’euros dus au Fonds monétaire international en mai.

Afin de soulager les banques grecques, la BCE a, selon Bloomberg, accepté de faciliter leur financement auprès de la banque centrale de Grèce. Elle aurait relevé hier le plafond de la facilité de liquidité d’urgence (ELA) de 1,4 milliard à 76,9 milliards d’euros. La semaine dernière la BCE avait déjà accordé un bol d’air aux banques grecques en relevant ce plafond de 1,5 milliard d’euros. Très soucieuse des risques posés par la Grèce, la BCE pourrait cependant augmenter les décotes appliquées sur les titres apportés en collatéral par les banques grecques à la Banque centrale nationale. Une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE pourrait avoir lieu à ce sujet le 6 mai prochain, selon Bloomberg.

La dernière réunion des ministres des Finances européens qui se tenait à Riga la semaine dernière n’a pas permis de trouver un compromis. Les représentants des ministres devaient de nouveau se rencontrer hier et aujourd’hui pour discuter du programme de réformes grec, selon Reuters. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a remanié son équipe de négociation alors que son ministre des finances, Yanis Varoufakis, agaçait de plus en plus ses partenaires. Le chef du gouvernement a cependant assuré qu’il pourrait faire un référendum au cas où les Européens lui demandaient d’adopter un programme de réformes très éloigné de ses promesses électorales.

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