La première IPO à Hong Kong libellée en renminbi laisse un goût d’inachevé

Le prix unitaire de l’introduction en Bourse de Hui Xian a été fixé dans le bas de la fourchette. Mais l’opération en appellera d’autres
Patrick Aussannaire

Annoncée en grande pompe, la première IPO libellée en yuan à Hong Kong a finalement récolté un succès mitigé. Le groupe d’investissements immobiliers (Reit) chinois Hui Xian dirigé par le milliardaire Li Ka-shing a en effet vendu 2 milliards d’actions au prix unitaire de 5,24 yuans, soit le bas de la fourchette indicative, lui permettant ainsi de lever 10,48 milliards de yuans, soit un peu plus d’un milliard d’euros. Ce montant pourrait grimper à 12,05 milliards si l’option de sur-allocation est exercée. Les 20% d’actions mis à la disposition des investisseurs privés ont été souscrites à hauteur de seulement 2,5 fois, contre une moyenne de 10 fois enregistrée sur la place.

Les gros moyens avaient pourtant été mis en œuvre pour en faire un succès. Outre l’énorme campagne publicitaire réalisée autour de l’opération, les investisseurs de Hong Kong ont bénéficié d’une durée exceptionnelle de neuf jours pour souscrire à l’offre. Le rendement anticipé de 4,26% n’a pas vraiment séduit les investisseurs. Même s’il est largement supérieur au taux de dépôt des banques à Hong Kong de 0,5%, il est inférieur à la moyenne des rendements offerts en dollar sur les REIT, de 5,5%. Le vrai test sera l’évolution du cours de l’action à partir de sa mise sur le marché effective le 29 avril.

«Les régulateurs vont certainement se donner du temps pour voir si le marché secondaire est assez profond avant de lancer de nouvelles IPO» estime Kelvin Lau, économiste chez Standard Chartered. Hong Kong sert de marché test pour les autorités chinoises qui souhaitent faciliter l’utilisation du yuan dans les transactions internationales afin de réduire la dépendance du pays vis-à-vis du dollar. Et l’opérateur local, le Hong Kong Exchanges & Clearing, compte d’ailleurs instaurer au cours de l’année de nouvelles mesures visant à faciliter les transactions en yuan sur le marché secondaire afin d’encourager de nouvelles IPO en devise chinoise.

Hier, K.C. Chan, secrétaire aux services financiers de la ville, a dit s’attendre à «de nouvelles IPO, mais à un rythme inférieur à celles des obligations en yuan», de la part de «n’importe quelle société ayant des activités en Chine, soit la plupart des entreprises implantées à Hong Kong». Le dirigeant fait valoir que les dépôts en yuans à Hong Kong, attendus à 800 milliards dans un an, permettent «de soutenir une plateforme de trading efficace».

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