
La Pologne vend ses actifs pour se racheter une crédibilité budgétaire
La Pologne liquide ses actifs. Dans le cadre de son programme de privatisations, l’Etat polonais a lancé lundi le processus d’introduction sur la Bourse de Varsovie du producteur de charbon à coke JSW. «Le ministre du Trésor va céder près de 33,1% de JSW» a indiqué à Reuters une source proche. UniCredit, qui dirige l’opération avec Citigroup et Goldman Sachs, a estimé la valeur du groupe entre 13,2 et 21,5 milliards de zlotys (entre 3,3 et 5,4 milliards d’euros). L’Etat espère ainsi tirer jusqu’à 1,8 milliard d’euros de cette opération.
La hausse des prix du charbon consécutive aux inondations en Australie en décembre a dopé la valorisation des producteurs. Les prix des contrats à terme sont ainsi passés de 225 à 330 dollars la tonne, tirant le résultat net du groupe, qui exporte 45% de sa production, de 149 à 619 millions de zlotys au premier trimestre. Et NWR, son homologue tchèque, de voir le cours de son action progresser de 37% depuis décembre.
Néanmoins, la cession le mois dernier de 12% de la banque BGZ à 60 zlotys par action pour 79 millions d’euros, alors que le gouvernement prévoyait initialement la mise en vente de 37% entre 66 et 90 zlotys par action pour 346 millions, invite à la prudence. Dans ce contexte, les 15 milliards de zlotys de recettes de privatisations prévus cette année pourraient tourner court. L’Etat prévoit aussi la vente de 10% dans la banque PKO BP cette année, alors que le raffineur Grupa Lotos sera cédé en 2012.
Si l’économie a su éviter la récession en 2009 avec une croissance de 1,7%, qui s’est accélérée à 3,8% en 2010 et à 4,4% au premier trimestre, le passage des déficits jumeaux au-dessus du seuil symbolique des 10% inquiète les investisseurs. Le déficit public a atteint 7,9% du PIB en 2010 et le déficit des comptes courants 4%, propulsant la dette au-delà du seuil légal de 55% du PIB. Si ce niveau ne semble pas inquiétant, la société de gestion GaveKal rappelle que «les exemples récents de l’Irlande et de l’Espagne montrent avec quelle rapidité la dette peut exploser à des niveaux inquiétants quand la croissance s’inverse».
L’Etat a été contraint d’intervenir sur le marché des changes l’an passé en vendant 1,25 milliard d’euros, tirant la devise à 3,9056 en mai (contre 4,0996 en mars) afin de réduire la valeur de la dette exprimée en zloty. A 6,07%, le taux de l’emprunt d’Etat 10 ans se maintient à environ 200 bp au-dessus des taux courts.
Plus d'articles du même thème
-
Andera pilote la reprise du répartiteur Sagitta Pharma par son management
Avec Andera Acto, le contrôle du capital du répartiteur pharmaceutique indépendant revient entre les mains de son fondateur et du management. -
CNP Assurances cèderait trois immeubles dans le centre de Paris
L'assureur serait en passe de vendre trois immeubles pour plus de 200 millions d'euros. -
PenSam choisit un gérant pour s'étendre en Europe dans la logistique
Le fonds de pension apporter 200 millions d'euros dans un fonds de Vengrove. -
Capissens se lance pour promouvoir la retraite par capitalisation collective dans le privé
L’association propose d’échanger avec les parties prenantes de la réforme des retraites sur l’idée de dupliquer l’expérience de l’Erafp. -
Franklin Templeton et Binance s'unissent pour lancer des actifs numériques
Le gestionnaire accélère dans la digitalisation des titres en misant sur la force de frappe de la plus grande plateforme de trading de crypto. -
Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
La plateforme d'échange de cryptomonnaies se lance dans le trading d’actions américaines et ETF, via des jetons xStocks de la blockchain Solana.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
- En deux ans, les ETF «datés» ont réussi à se faire une place en Europe
- Albert Saporta (GAM Investments) : « Je veux remettre la gestion alternative au cœur de GAM »
Contenu de nos partenaires
-
Fitch hésite à dégrader la note de la France, menacée de passer en catégorie inférieure
Paris - Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d’en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise. Fitch ouvre le bal des revues d’automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette «haute ou bonne»), avec, pour certaines comme Fitch, une «perspective négative». Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité «moyenne supérieure»), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d’autant les remboursements de cette dette. Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, une dégradation serait «logique». D’abord parce que la situation politique n’aide pas à mettre en œuvre «un plan crédible d’assainissement budgétaire», comme Fitch l’exigeait en mars. Mais aussi pour effacer «une incohérence» : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu’ils ont - à très peu d’exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024. Coup d’envoi Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l’espoir d’un budget 2026 présenté en temps et heure. Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi «plausible» que Fitch «attende davantage de visibilité politique» pour agir. D’autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n’ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que «la croissance résiste». L’Insee a même annoncé jeudi qu’en dépit du «manque de confiance» généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année. Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l’institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, «donne rarement le coup d’envoi» des dégradations. Mais il estime «très probable» que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre. Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l’an prochain, contre les 4,6% qu’espérait François Bayrou. Les économistes affirment cependant qu’une dégradation ne troublerait pas les marchés, «qui l’ont déjà intégrée», relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade. Syndrome La dette française s’y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l’espace d’une journée, mardi, le taux de la dette italienne. Les marchés donnent déjà à la France une «notation implicite» bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie. Il craint des taux qui resteraient «durablement très élevés», provoquant «un étranglement progressif», avec des intérêts à rembourser captant «une part significative de la dépense publique, alors qu’on a des besoins considérables sur d’autres postes». L'économiste décrit une France en proie au «syndrome du mauvais élève». «Lorsqu’on avait 20/20», explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu’a toujours l’Allemagne - «on faisait tout pour s’y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu’on est au-dessus de la moyenne, c’est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!», dit-il à l’AFP. Pour autant, même abaissée à A+, «la dette française resterait de très bonne qualité», relativise M. Camatte, préférant souligner «la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine». Odile DUPERRY © Agence France-Presse -
PATRIMOINE
Le sujet de l’impôt sur l’héritage à nouveau sur la table
L’étude « La Roue de la fortune » que vient de publier la Fondation Jean-Jaurès compile les données sur la manière dont les patrimoines se construisent et se transmettent en France en dénonçant les inégalités. Au moment où la France s’apprête à connaître la plus importante transmission de richesses de son histoire : plus de 9 000 milliards d’euros devraient changer de mains au cours des quinze prochaines années -
États-Unis : les salariés Sud-Coréens de Hyundai-LG arrêtés sont attendus dans leur pays
Séoul - Des centaines de Sud-Coréens qui avaient été arrêtés sur le chantier d’une usine de batteries par la police américaine de l’immigration sont attendus vendredi dans leur pays, après cet épisode qui selon Séoul risque d’entraver ses futurs investissements aux Etats-Unis. L’arrestation le 4 septembre de 475 personnes, essentiellement des Sud-Coréens, travaillant sur un projet du groupe Hyundai-LG dans l’Etat américain de Géorgie (est) a provoqué des tensions entre Washington et Séoul, de proches alliés aux relations commerciales étroites. Après plusieurs jours de tractations, un Boeing 747 de Korean Air a décollé jeudi matin d’Atlanta avec 316 Sud-Coréens et 14 salariés originaires d’autres pays à bord. Il doit atterrir dans l’après-midi à Séoul. «Tout s’est bien passé à Atlanta», a déclaré un représentant du ministère des Affaires étrangères à l’AFP, «l’avion est parti comme prévu avec le bon nombre de passagers». Le raid de la police de l’immigration (ICE) constituait l’opération la plus importante jamais réalisée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsion d’immigrés orchestrée par le président Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Les salariés arrêtés ne disposaient probablement pas d’un visa les autorisant à effectuer des travaux de construction, ont relevé des experts. Le président sud-coréen Lee Jae-myung s’est néanmoins dit «perplexe» jeudi sur ces arrestations. Il les a expliquées par des «différences culturelles», expliquant qu’en Corée du Sud, les infractions mineures semblables touchant des ressortissants américains ne sont pas considérées comme «un problème sérieux». Cette affaire pourrait avoir un «impact significatif sur les décisions d’investissement futures, en particulier lors de l'évaluation de la faisabilité d’opérations directes aux Etats-Unis», a-t-il prévenu. Main d’oeuvre qualifiée L’opération anti-immigration, au cours de laquelle les employés sud-coréens ont été enchaînés et menottés, a provoqué la stupéfaction dans la quatrième économie d’Asie. La Corée du Sud est un allié clé de Washington pour la sécurité dans le Pacifique qui a promis récemment d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis pour éviter des droits de douane américains très élevés sur ses exportations. La confédération KCTU réunissant les principaux syndicats sud-coréens a réclamé des excuses de Donald Trump, appelant Séoul à suspendre son plan d’investissements aux Etats-Unis. Le président américain avait finalement renoncé à expulser ces professionnels mais Séoul a décidé de les rapatrier car ils sont «en état de choc», a précisé le chef de la diplomatie Cho Hyun. Ce dernier s’est rendu spécialement à Washington cette semaine pour négocier une sortie de crise, Séoul veillant en particulier à ce que les travailleurs ne subissent aucune répercussion s’ils souhaitaient retourner aux États-Unis. Ces arrestations mettent en évidence les contradictions de l’administration Trump, qui «fait venir des usines de production à grande échelle tout en négligeant de former les travailleurs locaux», estime Kim Dae-jong, professeur de commerce à l’université de Sejong. Le président sud-coréen a expliqué que, pour les entreprises de son pays, les techniciens qualifiés étaient «essentiels» lors de l’installation des infrastructures, des équipements et des usines. «La main-d’oeuvre nécessaire n’existe tout simplement pas localement aux Etats-Unis,» a-t-il souligné. Selon des sources industrielles interrogées par l’AFP, il est courant de contourner les règles en matière de visas afin de faire venir cette main-d'œuvre et éviter les retards dans les projets. La construction de l’usine ciblée par le raid est, elle, désormais retardée de quelques mois, a indiqué Jose Munoz, le PDG de Hyundai. «Nous devons chercher des personnes pour reprendre ces postes. Pour la plupart, elles ne sont pas aux Etats-Unis», a-t-il justifié. L’entreprise LG Energy Solution, dont 47 employés ont été arrêtés aux côtés de 250 personnes travaillant pour un sous-traitant, a de son côté promis d’apporter son soutien aux employés rapatriés, dans un dans un communiqué à l’AFP. Claire LEE © Agence France-Presse