La pérennité financière du système de retraites français reste à garantir

L’OCDE souligne que la réforme votée hier en France ne comblera qu’un tiers du déficit estimé pour l’ensemble du système d’ici à 2020
Patrick Aussannaire

Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour encourager les gens à travailler plus longtemps et faire en sorte que les prestations soient suffisantes pour éviter l’accentuation des inégalités parmi les retraités et éviter la pauvreté chez les pensionnés». Telle est la recommandation adressée par l’OCDE dans un rapport publié hier dressant le panorama des retraites pour l’année 2013. Pour l’heure, la France bénéficie d’un des taux de pauvreté les plus faibles chez les plus de 65 ans, à seulement 5,4%, contre une moyenne de 12,8% dans les pays de l’OCDE, de 11% en Allemagne, et de 20% aux Etats-Unis et au Japon.

Et ceci malgré un âge effectif de sortie du marché du travail de 60 ans en France, contre 62 ans en Allemagne, 64 ans au Royaume-Uni, 65 ans aux Etats-Unis, et même 68 ans au Portugal. Si ces chiffes, calculés sur la base d’une moyenne constatée sur cinq ans entre 2007 et 2012, ne tiennent compte que très partiellement de la réforme de 2010 qui retarde progressivement l’âge légal du départ de 60 à 62 ans, l’Organisation estime que l’âge de la retraite pour un départ à taux plein sera d’au moins 67 ans d’ici à 2050. Ce qui représente un relèvement d’environ quatre ans en moyenne pour les pays de l’OCDE, et de 5 à 7 ans pour la France.

Le projet de réforme des retraites, examiné hier en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, prévoit d’allonger la durée de cotisation de 41,5 à 43 ans entre 2020 et 2030. Une réforme qui ne «pourra combler qu’environ un tiers du déficit estimé pour l’ensemble du système de retraite à l’horizon 2020 et ne suffira donc pas à en assurer l’équilibre», selon l’OCDE, qui ajoute que le travail sera un «élément clé» susceptible de garantir la pérennité financière du système. Or, les retraités français sont très largement dépendants, à hauteur de 73%, des transferts publics. A contrario, les revenus du travail ne pèsent que 6%, contre 21% pour les revenus du capital.

En outre, le débat parlementaire coïncide avec la publication du dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) qui met en exergue le dérapage du financement du régime de retraite des fonctionnaires, dans lequel un quart seulement des pensions est financé par les cotisations salariales. Et l’Etat, qui assure 73% des besoins, a vu sa contribution augmenter de plus de 7% depuis 2011, pour atteindre 37,3 milliards d’euros cette année.

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