La part de l’euro baisse sur le marché des changes

La monnaie unique est passée de 39% à 33% des transactions en trois ans, selon l’enquête de la BRI
Patrick Aussannaire
Illustration: Audrey Millet
Illustration: Audrey Millet  - 

Le marché des changes est en plein essor. Dans son enquête triennale sur les marchés des devises et dérivés de gré à gré, la Banque des règlements internationaux (BRI) estime que le volume moyen quotidien des échanges atteignait 5.300 milliards de dollars à fin avril 2013, contre 4.000 milliards trois ans auparavant, avec 2.200 milliards par jour traités sous forme de swaps, suivis par 2.000 milliards de transactions au comptant. L’augmentation de plus de 32% des volumes sur la période dépasse celle de 19% enregistrée entre 2007 et 2010.

Une hausse principalement liée à la catégorie «autres établissements financiers», qui rassemble des banques moyennes, les investisseurs institutionnels, les fonds d’investissement et les sociétés de trading pour compte propre. Les volumes traités par ce groupe se sont envolés de 48% sur trois ans à 2.800 milliards de dollars fin avril 2013, soit 53% des échanges totaux, contre 34% pour les courtiers, 9% pour les sociétés non financières, et moins de 1% pour les banques centrales et fonds souverains.

«La composition des échanges mondiaux de devises a évolué sensiblement entre 2010 et 2013, pas seulement parmi les devises les plus actives, mais également parmi celles des marchés émergents», révèle également la BRI. Si le poids du dollar dans les échanges mondiaux reste incontestable et s’est même renforcé pour accaparer 87% des paires traitées, le volume d’activité sur le yen s’est fortement accru et est utilisé dans 24% des échanges globaux (contre 19% en 2010).

Un renforcement qui s’est fait au détriment de l’euro qui, bien que demeurant la seconde monnaie la plus échangée, a connu une forte érosion face à la montée des autres devises, et ne pèse plus que 33,4% des volumes traités, contre 39,1% en 2010. Son poids le plus faible depuis l’introduction de la monnaie unique. Avec une hausse de seulement 15%, les échanges en euro n’ont ainsi pas suivi la tendance globale du marché.

Parallèlement, le poids des devises émergentes s’est accru, et les interventions répétées des banques centrales pour défendre leur valeur depuis mai pourraient accentuer ces mutations. Les échanges en renminbi ont été multipliés par près de quatre pour atteindre 120 milliards en 2013, et pèsent 2,2% des volumes mondiaux. Le dollar australien et le peso mexicain ont vu leur utilisation s’accélérer, et rassemblent 8,6% et 2,5% des volumes mondiaux.

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