
La microfinance trouve un accès direct au marché obligataire parisien
Début d’une révolution pour la microfinance ou initiative sans suite ? Microfis lance une initiative inédite en offrant aux institutions de microfinance (IMF) un accès direct aux marchés obligataires. C’est la première institution cambodgienne Prasac, qui dispose de 120 millions de dollars d’actifs et d’une couverture nationale, qui a été choisie comme figure de proue à la création d’un fonds commun de titrisation ouvert aux investisseurs institutionnels qui émettra des obligations cotées sur Nyse Euronext.
Le montant de l’émission devrait être compris entre 10 et 20 millions de dollars pour un taux de rentabilité (TRI) cible de 6%. C’est seulement à l’issue du bouclage du financement que les obligations seront émises par l’intermédiaire de la société de gestion Tikehau IM et avec Caceis comme dépositaire. Le nominal des obligations a été fixé à 100.000 dollars et les titres émis pourront être échangés en euros sur Alternext Paris avec un fixing hebdomadaire.
Les gérants d’actifs pourront bénéficier du label ISR afin de diversifier leur portefeuille. Mais les investisseurs se font prier. Longtemps annoncée, l’opération a vu sa date limite de souscription repoussée au 29 septembre. Par ailleurs, le véhicule financier présente l’inconvénient d’une émission en dollar et d’une cotation en euro, laissant les investisseurs assurer seuls leur couverture de change.
Les ambitions de Microfis sont pourtant fortes. La société espère lancer une autre émission de ce type d’ici à la fin de l’année avec comme sous-jacent une IMF soit africaine soit sud-américaine. L’objectif à moyen terme, en cas de succès de l’opération, serait de «réaliser une émission avec un sous-jacent constitué de 5 ou 6 IMF» a annoncé Cyrille Parant, président de Microfis, lors de la présentation de l’opération aux investisseurs. Avec une taille limitée pour chaque opération à 20 millions de dollars.
La Place de Paris entend ainsi jouer un rôle moteur dans le développement de la microfinance. Pour l’heure, le secteur draine 7 milliards de fonds privés dans le monde. «Un niveau bien en deçà des besoins» estime Cyrille Parant. Et Paris n’en collecte que 1%. Arnaud de Bresson, DG de Paris Europlace, rappelait hier que «la finance responsable constitue un des axes prioritaires de Paris Europlace». Le sujet devrait être abordé lors des discussions du B20, le forum des plus grosses entreprises mondiales.
Plus d'articles du même thème
-
Les gestions ne croient pas à une poursuite de la progression des Bourses
Le panel Actions table sur un léger recul du Nikkei et sur une stabilité du S&P 500 à un horizon de six mois. Les indices européens gagneraient moins de 4% sur la période, loin de rattraper leur retard. -
Les actions restent plébiscitées dans les portefeuilles des gérants
Les actifs risqués pèsent toujours 51% des allocations du Panel, même si un tiers des gestions ont renforcé leur poids, pour un quart d'entre elles qui l’ont allégé. -
PARTENARIAT
Boom de l’IA, turbulence dans les semi-conducteurs et crise chez Apple : comment les géants de la tech se battent pour l’avenir
Des milliards de dollars sont injectés dans le développement et l'entraînement des modèles de langage, et les grands acteurs du cloud – Microsoft, Amazon, Google et Meta – ont relevé leurs budgets d'investissement à un niveau historique, entre 400 et 450 milliards de dollars par an. Mais que signifie cette course à l’innovation pour les investisseurs ? -
Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
Un mois après le début de ce conflit, l’avionneur a lancé le recrutement de salariés permanents pour assurer la continuité de sa production. -
L’emploi américain accélère sa dégradation
Les créations d’emplois aux Etats-Unis ont continué à ralentir en août, affectant l'ensemble du marché du travail. Avec des révisions annuelles encore attendues la semaine prochaine, cela pourrait finalement soutenir l’idée d’une baisse des taux des Fed funds encore plus marquée, peut-être dès septembre. -
PAI Partners cède le lunetier Marcolin au californien VSP Partners
Après treize années de détention, la société d'investissement tricolore cède les rênes du lunetier italien.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- WisdomTree met au point un ETF sur l’informatique quantique
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Fidelity International lance le premier ETF semi-transparent européen
- M&G renoue avec la collecte nette au premier semestre 2025
Contenu de nos partenaires
-
Sur les coteaux alsaciens, Malik Oudni révolutionne la vigne en bio et à cheval
Ammerschwihr - Sur les coteaux bucoliques du vignoble alsacien, Malik Oudni entame la vendange de ses grappes, comme la plupart des vignerons locaux, à un détail près: pas de tracteur mais un cheval et une charrue. Propriétaire d’un hectare et demi de vignes, dont un tiers de grands crus, cet autodidacte de 33 ans se flatte de fournir des restaurants étoilés avec ses vins naturels (bio et sans intrants ajoutés), issus de raisins écrasés au pressoir manuel, à l’ancienne. Originaire d’un petit bourg au sud de Colmar, Malik Oudni a «toujours été attiré par le monde agricole». Employé jeune dans une porcherie, il s’est d’abord passionné pour les chevaux, époque à laquelle il fait l’acquisition de ses deux bêtes de trait à la belle robe marron, Vizir et Atalante, respectivement 16 et 14 ans en ce début septembre. De fil en aiguille, il en vient à proposer ses services et ceux de ses chevaux aux viticulteurs locaux. Les caractéristiques des terrains, souvent en pente et bordés de chemins étroits, rendent sa méthode à l’ancienne bien plus efficace que les tracteurs. «Cela leur prenait trois jours, moi en trois heures c'était torché», dit-il comme une évidence. A Ammerschwihr, village viticole au pied des Vosges où il possède désormais quelques parcelles, «c’est un peu les vendanges de l’extrême!», rigole-t-il. Mais la quête de ces terrains a duré: il a mis cinq ans à faire l’acquisition des premières parcelles. «S’appeler Malik, en Alsace, c’est pas le plus simple pour choper des vignes, et si tu n’es pas fils de vigneron, encore moins». Mais la persévérance a payé. «Ils ont vu que je n'étais pas qu’un punk à cheval». Le plus sérieusement du monde, il raconte avoir appris à produire du vin en regardant des vidéos de «C’est pas sorcier avec Jamy et Fred». «Il faut regarder la vigne, comprendre les sols, avoir le feeling», ajoute-t-il. Il parvient à vivre de son activité grâce à ses dépenses minimales: la charrue et les pressoirs «achetés sur Leboncoin», et la petite ferme où il vit à Colmar avec sa compagne, baptisée «La ferme sans nom». Une année sans aléa lui permet de produire 7.000 à 8.000 bouteilles de riesling ou pinot gris, qu’il vend principalement en France et dans les pays voisins, par conviction écologique. «Cela me paraissait complètement aberrant de faire du bio, de la traction animale, et après d’envoyer des palettes de bouteilles en avion ou en cargo à l’autre bout du monde.» Adrien VICENTE © Agence France-Presse -
Thaïlande : Anutin Charnvirakul nommé Premier ministre, fin de l’ère Shinawatra
Bangkok - Le magnat conservateur Anutin Charnvirakul a pris ses fonctions comme Premier ministre de la Thaïlande dimanche, évinçant la dynastie politique au pouvoir depuis de nombreuses années. «Sa Majesté le roi a approuvé la nomination de M. Anutin Charnvirakul au poste de Premier ministre à compter d’aujourd’hui», a déclaré Arpath Sukhanunth, secrétaire général de la chambre basse du Parlement, lisant un décret royal nécessaire pour officialiser cette prise de fonction. Anutin, 58 ans, devient le troisième dirigeant du pays en deux ans. La nomination de ce royaliste a été rendue possible par le soutien sans participation au futur gouvernement de la formation d’opposition Parti du Peuple, qui a exigé la tenue d'élections dans les quatre mois. «Même si nous n’avons pas beaucoup de temps, j’espère pouvoir compter sur la coopération de tous», a déclaré Anutin aux journalistes. «Nous nous consacrerons entièrement à notre travail, car nous ne disposons que de quatre mois», a-t-il ajouté. Dynastie en déclin Il succède à Paetongtarn Shinawatra, démise de ses fonctions le 29 août en lien avec sa gestion de la crise frontalière avec le Cambodge au printemps. Les Shinawatra ont dominé la politique thaïlandaise depuis les années 2000, mais leur influence diminue. Anutin a lui-même été membre du parti de l’ex-Premier ministre Thaksin, père de Paetongtarn Shinawatra, dont le camp a longtemps incarné le mouvement réformateur. Il avait été interdit d’activité politique pendant cinq ans à la suite de la dissolution, en 2007, de la formation pour fraude électorale. Par la suite, Anutin Charnvirakul a été ministre de l’Intérieur, ministre de la Santé et vice-Premier ministre. Ce magnat du BTP a dépénalisé le cannabis dans le pays en 2022, tout en maintenant par ailleurs une ligne conservatrice. Il est resté allié du clan Shinawatra jusqu'à la crise avec le Cambodge en juin. Il est alors parvenu à obtenir le soutien des partis d’opposition pour devenir Premier ministre. Face à la justice Anutin a assuré dimanche qu’il «respectera la loi», alors que son ancien allié Thaksin doit faire face à la justice dans les prochains jours. La Cour suprême doit se prononcer mardi sur la libération anticipée dont a bénéficié Thaksin peu après qu’il fut rentré d’exil en août 2023. L’ancien dirigeant, qui avait été condamné à huit ans de prison pour corruption, risque une réincarcération, selon certains analystes. «Mes collègues et moi-même avons été harcelés par la justice, mais le passé est derrière nous», a affirmé Anutin dimanche. «Mon gouvernement respectera la loi et n’interférera pas dans le système judiciaire, laissant la justice suivre son cours», a-t-il ajouté. Thaksin, qui a indiqué vendredi s'être rendu à Dubaï, a assuré qu’il entendait revenir au pays d’ici mardi. © Agence France-Presse -
Stratégie
La marine russe enfermée dans une « camisole » stratégique navale
Conséquence directe de la guerre en Ukraine, les accès à la haute mer pour les forces navales de Moscou sont de plus en plus difficiles