La hausse des prix immobiliers mobilise les autorités en Chine et en Europe

Si Pékin a abandonné ses restrictions sur l’offre, la Bundesbank a tiré la sonnette d’alarme et le Royaume-Uni cherche à encadrer la hausse des prix
Patrick Aussannaire

Où va s’arrêter la hausse des prix immobiliers en Chine? Les chiffres publiés hier font état d’une nouvelle hausse en septembre, la septième consécutive dans 69 des 70 villes passées au crible. Et le rythme s’est accéléré à 8,19% sur un an, après 7,48% en août et 6,7% en juillet. A Pékin, la progression atteint même 16%, 20% à Guangzhou, et 17% à Shanghai. Or, les solutions de plus long terme qui permettraient de freiner la hausse des prix, «telles qu’une taxe immobilière, une réforme de la propriété et des sources de financement pérennes pour le programme de logements sociaux tardent à se mettre en place», indique la Société Générale.

Pourtant, «le marché immobilier chinois s’oriente vers un état d’excès d’offre structurel, après une décennie de sous-offre structurelle. Le risque d’une sévère inadéquation entre offre et demande s’accroît, et les autorités doivent procéder à des ajustements», constate la société de recherche Dragonomics. Le gouvernement tente de stimuler la construction, secteur clé de l’économie chinoise, afin d’atteindre leur objectif de croissance du PIB de 7,5% cette année. Les mises en chantier ont progressé à un rythme de 14,9% au troisième trimestre, après 8,8% au deuxième.

Parallèlement, la demande souffre de la volonté des autorités de freiner les achats spéculatifs, qui représentent environ la moitié des achats totaux en Chine. «Nous constatons une demande tirée par un mouvement de panique, les acheteurs ayant peu confiance dans l’engagement du gouvernement de freiner l’emballement des prix», estime Song Huiyong, directeur de l’agence Centaline Property. Pourtant, la hausse des prix immobiliers reste inférieure au taux de croissance des salaires en Chine de 12%, le prix moyen d’un logement représentant en moyenne sept années de salaire d’un travailleur chinois, contre près de dix ans en 2009.

La Chine n’est pas le seul pays à connaître un emballement des prix immobiliers. La Bundesbank s’est ainsi inquiétée de cette tendance, en estimant que le prix des appartements dans les plus grandes villes allemandes était surévalué de près de 20%. Un coussin amortisseur en capitaux de la part des banques pour les prêts hypothécaires serait à l’étude en Allemagne, alors qu’au Royaume-Uni, le «Royal Institution of Chartered Surveyors» a émis la volonté de fixer un seuil limite de hausse des prix immobiliers à 5% par an.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...