La Grèce tente de lutter contre son isolement

Le ministre des Finances Yanis Varoufakis voit ses prérogatives rognées dans la nouvelle équipe de négociateurs. Les marchés s’en réjouissent.
Antoine Landrot

En dépit du soutien exprimé par le gouvernement grec à l’égard de son ministre des Finances Yanis Varoufakis, le remaniement de l’équipe chargée des négociations avec les créanciers de la Grèce, annoncé hier, a été perçu comme une mise sous surveillance du turbulent ministre, dont l’attitude au cours de la réunion de l’Eurogroupe vendredi, en Lettonie, n’a pas été appréciée.

Isolé, Yanis Varoufakis n’a rien obtenu de ses homologues de la zone euro, qui ont rappelé à la Grève qu’elle n’obtiendrait pas de nouvelle aide financière sans plan de réformes structurelles précis. C’est dans ce contexte que le premier ministre Alexis Tsipras a annoncé hier avoir confié la coordination de sa nouvelle équipe à Euclide Tsakalatos, ministre délégué aux Affaires économiques internationales. Le secrétaire général du ministère des Finances Nikos Theocharakis, qui menait les discussions techniques avec le «groupe de Bruxelles» (qui remplace la «Troïka»), va devoir élaborer un programme de croissance économique devant servir de base pour aboutir à un accord avec les créanciers en juin. George Chouliarakis le remplacera pour les aspects techniques. Pour finir, l’équipe qui collaborait avec les créanciers chargés de collecter les informations sur la situation grecque a été remplacée.

Même si, officiellement, Yanis Varoufakis supervisera toujours les négociateurs, il voit sa marge de manœuvre limitée. Comme pour faire baisser la tension du côté des créanciers, Vitor Constancio, le vice-président dans la BCE, s’est déclaré confiant quant à la capacité des protagonistes de parvenir à un accord.

La réaction des investisseurs est, elle, sans ambiguïté: pessimistes à l’ouverture, les marchés se sont retournés en début d’après-midi à l’annonce du remaniement. Signe d’une moindre nervosité, le rendement des obligations d’Etat grecques à cinq ans a perdu 215 points de base (pb) hier par rapport à la veille, à 15,37%, après être monté jusqu’à 17,98% en matinée. Quant aux actions, l’indice général ASE de la Bourse d’Athènes s’est apprécié de 4,4% (à 795 points), les valeurs bancaires bondissant de 9,1%.

Toutefois, on est encore loin d’un règlement. Un porte-parole du gouvernement allemand a confirmé hier matin la tenue d’un entretien entre la chancelière Angela Merkel et Alexis Tsipras dimanche soir, sans en dévoiler le contenu. Selon le quotidien allemand Bild, les caisses de l’Etat seraient vides et le premier ministre grec demanderait une aide d’urgence.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...