La Grèce et ses créanciers s’approchent progressivement d’un accord

La Troïka a rabaissé ses exigences à un niveau proche de celles que la Grèce est prête à accepter pour recevoir une tranche d’aide vitale.
Patrick Aussannaire
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras © European Union – EP
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras © European Union – EP  - 

La Troïka a fait un pas vers la Grèce. Les pays de la zone euro, la BCE et le FMI ont présenté au Premier ministre grec Alexis Tsipras une proposition d’accord prévoyant notamment le retour à un excédent primaire en Grèce de 1% de son PIB cette année, puis à 2% fin 2016. Les créanciers ont sensiblement assoupli leurs exigences vis-à-vis du pays par rapport à l’objectif d’un excédent primaire de 3% à 4,5% du PIB cette année assigné au précédent gouvernement.

Dans un marché européen sous tension, le rendement des obligations grecques à 10 ans se détendait d’ailleurs de 60 pb hier, pour revenir à 10,35%.

Alexis Tsipras, Angela Merkel et François Hollande sont d’ailleurs convenus mercredi de «la nécessité d’excédents budgétaires primaires bas pour la Grèce et sur la nécessité d’une solution immédiate», a indiqué une source grecque, alors que le Premier ministre grec a rencontré hier soir le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. A ce stade, les objectifs de la Troïka restent supérieurs à ceux de 0,8% en 2015 et 1,5% en 2016 proposés parallèlement par Athènes, du fait notamment de la conservation de trois taux de TVA différents, de 6%, 11% et 23%.

A court terme, l’enjeu est le déblocage d’une tranche d’aide de 7,2 milliards d’euros qui assurerait à la Grèce d’honorer le remboursement prévu demain de 300 millions au FMI. Si tel n’était pas le cas, cela ne constituerait néanmoins pas un événement de crédit pour les agences de notation, dans la mesure où il s’agit d’un accord de prêt bilatéral avec le Fonds. Le pays dispose en outre d’un délai d’un mois avant la constatation d’un éventuel défaut, et d’une clause lui permettant d’effectuer l’ensemble de ses paiements auprès du FMI fin juin. Ce défaut ne ferait néanmoins que repousser l’échéance d’un mois.

«Il faut qu’il y ait un accord fort, et un accord fort est un accord qui produit de la croissance, qui prend en compte la justice sociale mais aussi qui est viable du point de vue budgétaire et qui s’attaque aux facteurs persistants d’instabilité dans le secteur financier», a indiqué hier Mario Draghi, qui détient les clés du financement des banques grecques, via la facilité de liquidités d’urgence, l’ELA.

L’échéance ultime serait ainsi le 20 juillet lorsque la Grèce devra rembourser une tombée d’obligations de 3,5 milliards d’euros à la BCE, ce qui rend impensable tout défaut car il signerait la fin de l’ELA.

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