La Grèce cherche à arracher un accord de dernière minute avec la Troïka

Athènes chercherait à imposer une baisse de la TVA sur la resturation en contrepartie de la réduction de postes publics avant la réunion de l’Eurogroupe
Patrick Aussannaire

Cette nuit, les officiels européens espéraient encore que les négociations qui durent maintenant depuis près d’une semaine entre la Grèce et ses bailleurs de fonds de la Troïka (BCE, FMI, UE) concernant les conditions du versement d’une nouvelle tranche de prêts au pays de 8,1 milliards d’euros puissent aboutir avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro qui débute aujourd’hui. «Nous avons fait des progrès substantiels», a indiqué hier Poul Thomsen, le représentant du FMI au sein de la Troïka. «J’espère que nous parviendrons à un accord lundi avant la réunion de responsables de la zone euro», a-t-il ajouté après un week-end de négociations.

Dans le but de maintenir une pression sur la Grèce concernant l’avancement des réformes imposées par la Troïka en contrepartie de l’aide versée au pays, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire, Olli Rehn, a évoqué vendredi l’éventualité d’un versement de la prochaine tranche d’aide sous forme de mensualités et non pas en une seule fois. Athènes doit rembourser 6,6 milliards d’euros avant la mi-août.

Si un consensus semble avoir été trouvé sur la réduction de 4.000 postes dans la fonction publique et de la mutation de 25.000 fonctionnaires d’ici la fin de l’année avec des réductions de salaires à la clé, et ceci malgré malgré un taux de chômage record de 27%, le gouvernement grec chercherait en contrepartie à pouvoir réduire la TVA pesant sur la restauration de 23% à 13% afin de relancer le secteur, selon des sources concordantes.

C’est la première fois qu’une réunion cruciale de l’Eurogroupe débute sans un accord préalable trouvé avec la Grèce. Cependant, les économistes de CA-CIB estiment qu’ «un accord de dernière minute devrait être trouvé, la Troïka souhaitant à tout prix éviter une crise politique en Grèce, particulièrement après celle qui a eu lieu au Portugal». «Personne ne souhaite le retour de la crise», confirme une source officielle citée par Reuters.

Mais la Troïka ne compte pas pour autant relâcher la pression. «Le message envoyé au Portugal par les ministres européens sera que le pays doit respecter ses engagements», estime une source officielle citée par Reuters. Lisbonne doit ramener son déficit public de 6% à 5,5% en 2013 avec une chute prévue du PIB de 2,3% et un taux de chômage de 17,6%. Cependant, le nouveau vice-Premier ministre Paulo Portas, en charge des négociations avec la Troïka, souhaite un assouplissement de l’austérité.

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