
La Grande-Bretagne apporte un soutien controversé au marché immobilier
Le programme d’aide à l’accès au logement pour les Britanniques pourrait donner un coup de pouce bienvenu au marché de l’immobilier, sans encourager une bulle, selon plusieurs économistes. Hier, le gouvernement de David Cameron, a lancé avec trois mois d’avance le deuxième volet de son dispositif baptisé «Aider à Acheter» (Help to buy), censé pallier les insuffisances du système bancaire.
Le dispositif (qui n’est pour l’instant qu’endossé par Lloyds et RBS) accorde aux acquéreurs d’un logement de maximum 600.000 livres une garantie de l’Etat pouvant aller jusqu’à 15% de leur prêt. Ils pourront ainsi emprunter même s’ils n’ont qu’un apport initial équivalent à 5% du prix de leur logement. Le premier volet du dispositif avait été lancé en avril mais ne ciblait que les acquéreurs de logements neufs d’un prix inférieur à 600.000 livres.
«Le «Help to Buy» devrait aider à lancer une reprise solide du marché immobilier», juge Michael Saunders, chez Citi. L’économiste fait valoir que même si les taux de prêts sont bas, le marché britannique a beaucoup souffert du manque de moyens des primo-accédants aux regards des conditions exigées par les banques. L’apport mis sur la table par ces derniers représentait 80% de leur revenu annuel en moyenne l’année dernière contre 22% entre 1987 et 2007.
Le programme de soutien aux acheteurs de logements a été critiqué sous prétexte qu’il pourrait créer une bulle sur le marché immobilier. Pour Michael Saunders ces critiques sont infondées : les prix réels sont 25% inférieurs à ce qu’ils étaient lors du pic de 2007. «L’immobilier est en train de se remettre après la crise et pour l’instant ne montre pas de signe de bulle», dit-il. Il fait aussi valoir que le programme ne peut durer que trois ans, qu’il est surveillé de près par la Banque d’Angleterre et aussi suffisamment bien calibré pour ne pas provoquer de déséquilibres.
Les analystes de Credit Suisse réfutent également la thèse d’une bulle sur le marché de l’immobilier britannique. Selon eux, l’augmentation des prix observée récemment est tirée par le manque d’offre et également due à ce qui se passe sur le marché londonien, par nature très spécifique. «Le dispositif du Help to Buy nous paraît être raisonnable et a des chances de succès. Et dans le futur, le mécanisme peut rapidement devenir contra-cyclique si le marché chauffe trop, via la réduction de la garantie du gouvernement», écrivent-ils.
Plus d'articles du même thème
-
PARTENARIAT
Perspectives des matières premières : Résilience face au réalignement de l'année du Serpent
Les matières premières se sont avérées résilientes en 2025, l’or se consolidant en tant que valeur refuge face aux déficits, à la faiblesse du dollar et aux risques géopolitiques. Bien que les métaux industriels subissent des distorsions liées aux droits de douane, ils restent essentiels à la transition énergétique, à l’IA et à la défense. Le pétrole demeure volatil mais plafonné, tandis qu’un dollar en baisse offre un soutien à l’ensemble du marché. Rareté, sécurité et stratégie définissent les perspectives. -
L’instabilité gouvernementale s’accroît au Japon
Moins d’un an après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Shigeru Ishiba a annoncé sa démission après avoir subi plusieurs revers électoraux. -
La perception du risque monte autour de la France
Le gouvernement de François Bayrou devrait tomber lundi après le vote de confiance à l’Assemblée nationale. La nouvelle incertitude politique et budgétaire qui en résultera inquiète un peu plus les marchés, mais pas au point d'imaginer des risques extrêmes. -
Les gestionnaires changent leurs vues sur les taux directeurs
Les prévisionnistes sondés par L’Agefi ont davantage touché à leurs prévisions de taux début septembre que début juillet. Ils repoussent la dernière baisse de la Banque centrale européenne à la fin de l’année plutôt qu’en septembre, et voient la Fed relancer prochainement son assouplissement, en parallèle d’une repentification de la courbe. -
Les gérants crédit abordent la rentrée sous tension
Le Panel Crédit de L’Agefi n’est plus aussi enthousiaste qu’à la veille de la période estivale. Si les fondamentaux et les flux de capitaux demeurent des soutiens solides, les valorisations inquiètent. -
Les gestions ne croient pas à une poursuite de la progression des Bourses
Le panel Actions table sur un léger recul du Nikkei et sur une stabilité du S&P 500 à un horizon de six mois. Les indices européens gagneraient moins de 4% sur la période, loin de rattraper leur retard.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- WisdomTree met au point un ETF sur l’informatique quantique
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Fidelity International lance le premier ETF semi-transparent européen
- M&G renoue avec la collecte nette au premier semestre 2025
Contenu de nos partenaires
-
Dernière séance
Après-Bayrou : Emmanuel Macron face au risque d'impasse
Pour remplacer François Bayrou, le chef de l'Etat cherche un profil susceptible d'éviter une motion de censure, un cas de figure qui ne lui laisserait pas d'autre choix que de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale -
Edito
La chimère du « socle commun »
Un an plus tard, deux Premiers ministres au tapis – Barnier en décembre et sans doute Bayrou ce lundi – retour à la case départ avec toujours la même impossible équation à résoudre -
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen menace déjà le futur Premier ministre
Lors de sa rentrée politique, dimanche, la patronne du RN a durci son discours et énoncé ses conditions, portée par sa base dégagiste