
La gestion française de Raymond James prend son indépendance

Il est rare qu’une société financière lâche sa gestion d’actifs lorsque ce n’est pas pour pallier un manque patent de fonds propres. C’est pourtant ce que vient de faire Raymond James Financial. Le groupe, qui disposait d’une société de gestion en France, Raymond James Asset Management International (RJAMI), en a laissé les clés au management. RJAMI devient donc Gay-Lussac Gestion, adoptant le nom d’un illustre aïeul de deux des dirigeants de l’entreprise, dont Emmanuel Laussinotte, le président de l’ancienne et de la nouvelle structure.
C’est lui qui avait ouvert le premier bureau européen de Raymond James en Europe en 1987, à l’origine pour mener une activité de courtage sur actions américaines. Profitant de son activité de recherche à destination des institutionnels français, la société de gestion a été créée en 1995. Raymond James Financial en détenait 57%, le reste des parts de RJAMI étant déjà aux mains du management. L’asset manager gère aujourd’hui un milliard d’euros, et si les parties prenantes restent discrètes sur le prix de vente, aucun financement autre que celui des managers n’a été nécessaire pour détenir 100% du capital.
La capitalisation boursière de Raymond James Financial tourne actuellement aux alentours de 14 milliards de dollars. La société dispose de 240 milliards d’actifs sous gestion en fonds ouverts et 900 milliards de dépôts. La gestion française restait donc une activité subsidiaire et, qui plus est, assez difficile à catégoriser.
«Pour Raymond James Financial, l’asset management n’est que de la gestion de fonds. Or, RJAMI est présent à la fois sur les métiers de la gestion de fonds (pour environ 50%), mais aussi sur les mandats (35%) et la gestion d’épargne retraite (15%). Il était donc assez difficile, pour le groupe, de nous classifier», explique Emmanuel Laussinotte. Les deux entités se séparent cependant en bons terme, Gay-Lussac restant gestionnaire de la Sicav à compartiment de Raymond James au Luxembourg. La société, spécialisée dans les petites et moyennes valeurs à faible volatilité, continuera de s’appuyer sur la recherche de Raymond James.
Rentable, le gestionnaire va maintenant pouvoir mener de manière autonome sa politique de développement. Il vise un doublement de ses actifs d’ici trois ans. Comme beaucoup de gestionnaires indépendants, il cherche à accroître son positionnement auprès des conseillers en gestion de patrimoine (CGP) et des banques privées.
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Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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