La France adopte une attitude plus ouverte envers les investisseurs étrangers

François Hollande devrait annoncer un régime fiscal allégé sur les plus-values de cession, et Bercy ouvre la porte à des investissements chinois
Patrick Aussannaire

La visite de la délégation française en Chine a visiblement convaincu Paris d’adopter une attitude nettement plus tournée vers l’offre. Selon Les Echos, François Hollande s’apprête à annoncer aujourd’hui devant les Assises de l’entreprenariat un régime fiscal allégé sur les plus-values de cession destiné à «promouvoir l’esprit d’entreprendre» en France après l’épisode houleux des «pigeons». Le premier régime de droit commun prévoirait ainsi des abattements allant jusqu'à 65%, contre 40% actuellement, avec une montée en charge rapide puisque l’abattement serait de 50% au bout de deux ans de détention. Le second, ouvert aux investisseurs dans des entreprises de moins de 10 ans, ainsi qu'à tous les bénéficiaires des exonérations actuelles (départ à la retraite, reclassements familiaux...), porterait même l’abattement à 85%. Pour répondre aux critiques formulées par la CGPME concernant un éventuel abandon du régime d’exonération pour départ à la retraite, le gouvernement envisage un forfait allant jusqu’à 500.000 euros de plus-values entièrement défiscalisées.

«Le grand message est d’adresser un signe fort que la France est une terre d’accueil attractive pour investir et que nous sommes tournés vers les entreprises», a indiqué au Financial Times Fleur Pellerin, la ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique. Dans un entretien accordé au Wall Street Journal depuis Hong Kong, le ministre de l’économie et des finances a même indiqué que la France est désormais prête à voir la Chine entrer au capital de sociétés françaises. «Nous souhaitons conserver les intérêts stratégiques entre nos mains, et nous y veillerons. Mais au final, notre position est que les investissements chinois sont les bienvenus en France», estime ainsi Pierre Moscovici. Le but est également de réduire le déficit commercial de la France vis-à-vis de la Chine qui se monte à 26 milliards d’euros, et de se poser en intermédiaire des échanges entre la Chine et l’Afrique.

A Hong Kong, Pierre Moscovici a fait hier la promotion de la place de Paris comme acteur majeur dans l’internationalisation du yuan. Il a ainsi estimé que la France était «numéro un en Europe pour le nombre de sièges de grandes entreprises internationales amenées à être d’importants acteurs sur le marché offshore du RMB, plusieurs d’entre elles ayant déjà manifesté un vif intérêt dans le RMB, à la fois comme une monnaie de règlement dans le commerce international et en tant qu’outil financier». En mars 2013, 21% des paiements entre la France et la Chine-Hongkong étaient libellés en RMB contre 6,5% un an plus tôt.

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